Royaume-Uni : la "facture" du Brexit fait hurler les eurosceptiques

Par latribune.fr  |   |  295  mots
Philip Hammond, ministre chargé des Finances, a pris ses distances vis-à-vis des prévisions de l'OBR.
Selon une étude indépendante, Londres devrait emprunter 59 milliards de livres en cinq ans pour compenser le Brexit.

L'Office de responsabilité budgétaire (OBR) a relancé mercredi le débat sur le coût de Brexit. Cette institution indépendante,chargée de publier des prévisions de croissance, de recettes fiscales et d'endettement du gouvernement, a annoncé que le Brexit allait forcer les pouvoirs publics à emprunter quelque 59 milliards de livres supplémentaires en cinq ans (69 milliards d'euros).

L'institut a mis en avant "l'incertitude" générée par le Brexit pour les entreprises qui va nuire aux investissements, une stagnation du pouvoir d'achat entraînée par une hausse de l'inflation et une moins bonne tenue du commerce extérieur pendant dix ans du fait de la sortie de l'UE.

Le chiffre a immédiatement déclenché une cascade de protestations : "C'est encore le scénario de la catastrophe totale", a ironisé Iain Duncan Smith, leader eurosceptique et ancien ministre conservateur, dans les colonnes du Daily Telegraph. Pour Jacob Rees-Mogg, député conservateur pro-Brexit, l'OBR ne vaudrait pas mieux que les "experts, devins et astrologues".

Le gouvernement prend ses distances

Même le chancelier de l'Échiquier (ministre des Finances), Philippe Hammond, s'est montré très prudent vis-à-vis des chiffres de l'OBR. "La prévision économique n'est pas une science exacte et l'OBR souligne lui-même clairement dans son rapport qu'il y a un fort degré d'incertitude en raison des circonstances" a-t-il expliqué sur la BBC Radio 4.

A la question de savoir s'il contestait les chiffres de l'office, il a répondu: "Nous devons l'étudier comme l'une des multiples possibilités à laquelle nous devons nous préparer". Pour prévoir l'évolution des finances britanniques, l'OBR a notamment jugé que la croissance du pays n'atteindrait que 1,4% en 2017, soit bien moins que les 2,2% prévus encore en mars dernier.

(Avec AFP)