Russie, Chine, OTAN... : les revirements de Donald Trump

Par latribune.fr  |   |  643  mots
"J'ai dit que c'était obsolète. Ce n'est plus obsolète", a déclaré le président américain à propos de l'Otan.
Ces dernières semaines, le président américain est revenu sur plusieurs de ses promesses faites lorsqu'il était candidat dans la course à la Maison-Blanche, en particulier en matière de politique internationale.

Donald Trump ne craint pas les demi-tours. En l'espace de quelques jours, le président américain a fait des déclarations absolument contraires à celles qu'il avait formulées en tant que candidat. Ces revirements concernent principalement des enjeux internationaux.

Précédemment partisan d'une politique étrangère conventionnelle, Donald Trump s'est finalement décidé à faire comme ses prédécesseurs, à intervenir. Des choix qui reflètent les luttes d'influence au sein de son gouvernement, qui ont conduit notamment à l'éviction de son plus proche conseiller en stratégie, Steve Bannon.

■ Coup de froid avec la Russie après les frappes aériennes contre la Syrie

Durant la campagne de 2016, le candidat Trump laissait entendre qu'il souhaitait ardemment nouer une alliance avec la Russie de Vladimir Poutine. Puis, le président Trump lance le 6 avril, sans concertation internationale, des frappes sur une base aérienne de l'armée syrienne en représailles à l'utilisation présumée d'armes chimiques par le régime d'Assad le 4 avril contre la ville rebelle de Khan Cheikhoun. Alliée au gouvernement syrien, la Russie a dénoncé une "agression" de la part de Washington.

Les relations entre les deux grandes puissances continuent de se tendre, puisque de nouvelles frappes ont été effectuées cette semaine, une fois encore sans prévenir. Pour l'anecdote, Donald Trump raconte même dans une interview à la chaîne Fox Business, avoir annoncé la nouvelle au président chinois Xi Jinping, alors en visite aux Etats-Unis, autour du "plus merveilleux gâteau au chocolat". Mercredi, le président américain s'est dit inquiet du soutien du chef du Kremlin à Bachar al Assad.

"A l'heure actuelle, nous ne nous entendons pas du tout avec la Russie", a reconnu Donald Trump, parlant même d'une "relation peut-être au plus bas [niveau] de tous les temps".

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■ L'Otan "n'est plus obsolète"

Dans la course à la présidentielle, Donald Trump avait insisté sur sa volonté de se mettre à l'écart de l'alliance militaire de l'Otan, déclarant même que l'organisation était "obsolète". Mercredi lors d'une conférence de presse à la Maison-Blanche, il est revenu sur ses déclarations devant le secrétaire général de l'organisation, Jens Stoltenberg : "

"J'ai dit que c'était obsolète. Ce n'est plus obsolète."

Il a même ajouté que "ce serait merveilleux [...] si l'Otan et notre pays pouvaient s'entendre avec la Russie". Il s'exprimait à l'issue d'une visite très tendue à Moscou de son secrétaire d'Etat Rex Tillerson, lequel a vu le président Poutine et son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

■ La valeur du yuan n'est plus manipulée

Enfin, Donald Trump ne veut plus désigner la Chine comme un pays sous-évaluant sa monnaie, rapporte le Wall Street Journal. Quelques jours après avoir reçu le président Xi dans sa villa de Mar-a-Lago, Floride, il a ainsi affirmé que les Chinois "ne manipulent pas leur monnaie".

Pendant sa campagne, Donald Trump n'avait cessé d'accuser Pékin de sous-évaluer le yuan afin de doper ses exportations et avait assuré que la Chine serait officiellement mise à l'index "au premier jour" de sa présidence. Depuis son arrivée à la tête des États-Unis, le ton de Donald Trump s'est toutefois nettement radouci.

Selon le Wall Street Journal, qui paraphrase le président américain, Donald Trump a changé d'avis sur cette question à la fois parce que Pékin n'a pas agi sur le yuan depuis des mois et parce que qualifier la Chine de manipulateur de taux de change aujourd'hui est susceptible de mettre en péril les discussions avec le gouvernement chinois sur la menace nord-coréenne.

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(avec Reuters)