Sorti de l'Union européenne, le Royaume-Uni se tourne vers les pays du Golfe

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  512  mots
Boris Johnson met en oeuvre la stratégie Global Britain pour trouver des nouveaux partenariats commerciaux. (Crédits : POOL)
Bientôt deux ans après la concrétisation du Brexit, le Royaume-Uni continue de chercher de nouveaux partenaires commerciaux et lance officiellement des négociations avec six pays du Golfe en vue d'un accord de libre-échange. Un accord qui pourrait doper le commerce britannique dans la région, déjà conséquent.

Les négociations sont officiellement lancées : le Royaume-Uni et les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) sont désormais à la recherche d'un accord de libre-échange afin de dynamiser leurs échanges. La nouvelle a été annoncée le 8 octobre au soir par Zayed al-Zayani, ministre de l'industrie, du commerce et du tourisme de Bahreïn, le royaume occupant la présidence du CCG depuis 2011.

Outre Bahreïn, le CCG regroupe l'Arabie saoudite, les Emirats Arabes Unis, le Qatar, le Koweït et Oman. Alliance d'abord militaire à sa création en 1981, elle est également économique depuis 2008 avec l'ouverture d'un marché commun qui représente aujourd'hui 65 millions d'habitants.

Passer la vitesse supérieure

Déjà fortement implanté dans la région, le Royaume-Uni y a réalisé plus de 35 milliards d'euros d'échanges commerciaux en 2020, selon le gouvernement britannique. Celui-ci veut désormais passer à la vitesse supérieure avec « un accord commercial poussé ».

La ministre britannique du Commerce international, Anne-Marie Trevelyan, a salué une « énorme occasion de libéraliser le commerce avec un marché en croissance » afin de renforcer les liens « avec une région vitale pour nos intérêts stratégiques ». Elle appelle de ses vœux « un accord moderne et complet qui élimine les barrières commerciales sur un énorme marché de l'alimentation et des boissons et dans des domaines tels que le commerce numérique et les énergies renouvelables ».

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Tourner la page européenne

Le développement de nouveaux accords commerciaux est vital pour le Royaume-Uni, qui s'est coupé de son principal marché avec le Brexit. Celui-ci exportait ainsi 45% de ses produits vers le continent avant la concrétisation de son départ de l'Union européenne début 2020. Après une période de transition, il est entièrement sorti du marché commun le 1er janvier 2021.

Cela s'est traduit immédiatement par une chute des échanges entre les îles britanniques et le continent. Dès janvier 2021, selon l'Office européen des statistiques Eurostat, les exportations de l'Union européenne vers le Royaume-Uni ont chuté de 27 % par rapport à janvier 2020, pour s'afficher à 18 milliards d'euros, tandis que celles de Londres vers le continent s'effondrait de 60 %, à 6,4 milliards d'euros.

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Le Global Britain tous azimuts

Le Royaume-Uni s'attèle donc à renforcer ses liens commerciaux à travers le monde à travers sa stratégie « Global Britain », à commencer par ses partenaires traditionnels : les Etats-Unis, l'Australie et les pays du Golfe. La signature d'un accord de libre-échange en juin avec l'Australie - le premier post-Brexit - est donc apparu comme une véritable victoire pour le gouvernement de Boris Johnson.

Les choses semblent en revanche plus compliquées avec le partenaire américain, l'administration Biden semblant peu encline à signer un tel type d'accord. La solution pourrait néanmoins venir de l'accord trilatéral (USMCA), qui unit les États-Unis, le Canada et le Mexique. Londres n'exclurait ainsi pas de rejoindre cette coopération commerciale qui a remplacé l'Alena en 2018.