Turquie : Erdogan gagne de justesse son référendum

Par latribune.fr  |   |  408  mots
Pour le président Recep Tayyip Erdogan, les résultats du référendum sont "clairs".
Le président turc a remporté avec plus de 51% des suffrages le référendum qui l'autorise à élargir les pouvoirs présidentiels. L'opposition a demandé sans succès à ce que le nombre de bulletins soit compté à nouveau en raison des soupçons d'irrégularités.

Le Premier ministre turc Binali Yildirim a annoncé que le "oui" l'avait emporté au référendum sur l'élargissement des pouvoirs présidentiels. Après dépouillement de 99% des suffrages, le "oui" obtenait 51,5% des voix.

"La Turquie ouvre une nouvelle page de son histoire démocratique", a déclaré le chef du gouvernement devant les partisans de la réforme réunis à Ankara. "Le dernier mot revient à la nation et la nation a dit 'oui'", a clamé Binali Yildirim, qualifiant le résultat du référendum de "meilleure réponse" aux commanditaires de la tentative de coup d'Etat manquée de juillet dernier, aux militants séparatistes kurdes et aux forces étrangères hostiles à la Turquie.

Le président Recep Tayyip Erdogan avait estimé un peu plus tôt que les résultats du référendum étaient "clairs", selon des sources à la présidence, bien que ceux-ci soient contestés par une partie de l'opposition qui dénonce des irrégularités. Tous les bulletins de vote et enveloppes fournis dimanche aux électeurs turcs lors du référendum sur l'élargissement des pouvoirs présidentiels étaient valides, a déclaré lundi le président de la commission électorale (YSK). Sadi Guven a une nouvelle fois justifié devant des journalistes la décision de dernière minute de l'YSK d'autoriser la comptabilisation de bulletins qui n'avaient pas été tamponnés par des scrutateurs en assurant que ce n'est pas la première fois qu'une telle mesure a été prise en Turquie.

Procès verbaux signés après le dépouillement

Le principal parti d'opposition, le CHP (Parti républicain du peuple), a vivement critiqué cette décision, estimant qu'elle remettait en cause la validité du résultat du référendum. Le président de la commission électorale a rejeté les accusations du camp du "non" en soulignant que la décision de comptabiliser tous les bulletins avait été prise en raison de nombreuses plaintes d'électeurs et, surtout, avant la saisie informatique des résultats, ce qui exclut selon lui toute tentative de manipulation de la part des autorités.

Il a souligné que des délégués du CHP et du Parti de la justice et du développement (AKP) du président Recep Tayyip Erdogan étaient présents dans presque tous les bureaux de vote et qu'ils avaient signé les procès verbaux après le dépouillement.

(avec Reuters)