La Turquie s'inquiète de l'effondrement de sa monnaie

Lors d'un discours à Ankara mardi, le vice-Premier ministre Nurettin Canikli a déclaré que l'économie turque était visée par "des sabotages et des attaques", en citant une étude de l'agence de notation Moody's concluant que les bénéfices des banques allaient souffrir de la montée des créances douteuses. Depuis le début de l'année, la livre turque a chuté de 8,99% face à l'euro.
La Banque centrale turque (CBRT), qui a laissé ses taux inchangés le mois dernier,a tenté mardi d'enrayer la chute de sa monnaie en baissant le ratio de réserves de change dans les établissements bancaires du pays, afin d'injecter 1,5 milliard de dollars dans le système financier.

Où s'arrêtera la chute de la livre turque ? Depuis le début de l'année, la monnaie a perdu près de 10% de sa valeur contre le dollar, tandis que le Parlement examine un projet de réforme constitutionnelle qui vise à renforcer les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan. Mardi, elle est tombée à de nouveaux plus bas historiques, enfonçant pour la première fois le seuil de 4 pour 1 euro, après les déclarations d'un vice-Premier ministre parlant d'"attaque" contre l'économie du pays.

Lors d'un discours à Ankara mardi, le vice-Premier ministre Nurettin Canikli a déclaré que l'économie turque était visée par "des sabotages et des attaques", en citant une étude de l'agence de notation Moody's concluant que les bénéfices des banques allaient souffrir de la montée des créances douteuses.

"Il s'agit bel et bien d'une attaque. Elle n'a aucune chance de réussir."

La livre a perdu près de 3,54% de sa valeur contre le dollar mercredi, s'échangeant à 3,93 contre le billet vert en fin d'après-midi, un nouveau record à la baisse. Face à la monnaie européenne, la livre a dépassé mercredi le seuil de 4 livres contre un euro pour la première fois, s'échangeant à 4,11, soit une perte de 2,69% sur la journée. Depuis le début de l'année, la livre turque a chuté de 8,99% face à l'euro.


Taux d'échange de la livre turque contre l'euro entre le 30 décembre et le 11 janvier. Source : XE.com / Capture d'écran.

Plusieurs facteurs responsables de la chute

La livre turque a désormais remplacée le rand sud-africain comme monnaie la plus volatile au monde après que la jauge des fluctuations attendues mardi a bondi au plus haut en près de trois haut, comme le souligne Bloomberg. Les attentats des derniers mois, le ralentissement de l'économie et l'incertitude politique liée à la volonté du président Recep Tayyip Erdogan de réformer la constitution pour renforcer ses pouvoirs exécutifs préoccupent les investisseurs, et la réticence de la banque centrale à relever ses taux d'intérêt pour endiguer la chute de la livre ne fait qu'ajouter à l'inquiétude.

Les déclarations répétées d'Erdogan en faveur d'une baisse du coût du crédit afin de soutenir la croissance sont, aux yeux de beaucoup d'observateurs, l'une des raisons pour lesquelles la banque centrale ne remonte pas ses taux. Et le chef de l'Etat ne devrait pas changer de discours après la contraction de 1,8% du produit intérieur brut (PIB) enregistrée au troisième trimestre.

Les mesures de la Banque centrale insuffisantes

La Banque centrale turque (CBRT), qui a laissé ses taux inchangés le mois dernier, a tenté mardi d'enrayer la chute de sa monnaie en baissant le ratio de réserves de change dans les établissements bancaires du pays, afin d'injecter 1,5 milliard de dollars dans le système financier.

La mesure n'a pas rencontré le succès escompté, les économistes estimant qu'elle n'est pas suffisante. Pour les économistes de Finansbank, si ces mesures vont dans le bon sens pour soutenir la livre, "en matière de magnitude, c'est une autre affaire. Nous pensons que l'impact sur la monnaie sera probablement limité", expliquent-ils dans une note à leur client.

(avec Reuters et AFP)

Commentaires 10
à écrit le 12/01/2017 à 11:11
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Ça a l'air d'une punition car la Turquie se rapproche de la Russie ? Quoi ? c'est de la parano ? LOL...

à écrit le 12/01/2017 à 9:45
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Personnellement je pense que la fin d'Erdogan ressemblera à celle de Nicolae Ceaușescu.

à écrit le 12/01/2017 à 8:26
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La Turquie d'Erdogan va aller au tapis, avec son mouvement vers le califat. Donc normal que l'économie et la monnaie suivent.

à écrit le 11/01/2017 à 20:48
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foutaises comme tt pays qui va au tas grace a ses dirigeants ( oui, france comprise), c'est tjs un complot exterieur avant la ' reprise en main du pays', la turquie donnait des idees et des envies d'investissements; depuis tt le monde se demande ou...

à écrit le 11/01/2017 à 19:00
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Erdogan se tire des balles dans le pied....il est mégalomane et pense avoir recréer l'empire Ottoman....il devrait reprendre ses livres d'Histoire sur la chute de l'empire Ottoman balayé par l'histoire.....ce n'est qu'un début....cet homme ne mourra ...

à écrit le 11/01/2017 à 17:44
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A créances douteuses financiers douteux.

le 11/01/2017 à 18:02
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Créance =client Si créance douteuse alors clients douteux. Donc post financement impossible.

le 12/01/2017 à 9:26
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Vous voulez dire que ce sont les clients qui s'accordent eux-même des prêts !? Vous pouvez me donner le nom de cette banque je vous prie ? Ça m’intéresse beaucoup ! Parce que dans la mienne c'est toujours le banquier qui décide, pas de bol he...

le 12/01/2017 à 10:10
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Parceque la Turquie est, surtout en ce moment, un modèle de stabilité. A pays instable, devise instable, ce n'est que le reflet de la situation du pays et il n'y a pas de complot de "financiers douteux".

le 12/01/2017 à 13:19
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"il n'y a pas de complot de "financiers douteux"" bref vous voulez noyer le poisson puisque je ne parle jamais de complot mais vous amalgamez afin de diffamer, comme d'habitude. Sinon auriez vous par hasard une opposition crédible au fait que...

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