Turquie : la justice saisit les biens de 187 hommes d'affaires

Par latribune.fr  |   |  265  mots
Depuis le 15 juillet, 40.000 personnes ont été interpellées en Turquie.
La purge lancée par Erdoğan après le putsch raté du 15 juillet n'épargne pas les milieux économiques.

Le parquet d'Istanbul vise désormais les hommes d'affaires, après le coup d'Etat manqué en Turquie. Jeudi, il a ordonné de saisir les biens de 187 d'entre eux, soupçonnés d'avoir des liens avec Fethullah Gülen, désigné par Erdoğan comme étant l'instigateur du complot visant à le renverser.

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Parmi les personnes mises en causes et visées par des mandats d'arrêts se trouvent plusieurs personnalités, comme le chef de la confédération patronale Tüskon ou le gendre du maire d'Istanbul, Kadir Topbas, qui est aussi un membre influent de l'AKP, le parti d'Erdoğan. Le parquet les accuse de financer le "groupe terroriste" FETO, qui désigne en fait le mouvement Gülen.

Plus de 20.000 prisonniers

Tüskon, dont le chef est mis en cause, n'est pas une petite organisation : elle rassemble 55.000 entrepreneurs et dispose d'antennes un peu partout dans le monde (Washington, Pékin, Bruxelles). En purgeant les milieux d'affaires, "Erdoğan cherche à assécher financièrement les gülénistes", expliquait à La Tribune Bayram Balci, chercheur au Ceri-Sciences Po.

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Depuis le 15 juillet, 40.000 personnes ont été interpellées en Turquie et la moitié ont été placées en détention, selon le décompte officiel révélé mercredi soir par le Premier ministre Binali Yildirim. En outre, 79.000 employés du service public ont été renvoyés et plus de 4.000 entreprises ou institutions liées à Gulen ont été fermées.

(Avec AFP)