Ukraine : Joe Biden veut rencontrer Vladimir Poutine pour éviter la guerre

Par latribune.fr  |   |  830  mots
Joe Biden s'est dit vendredi "convaincu" d'une attaque imminente de la Russie contre l'Ukraine (Crédits : JONATHAN ERNST)
Le président américain Joe Biden est prêt à "rencontrer" son homologue russe Vladimir Poutine "à tout moment, qu'importe le format si cela permet d'éviter une guerre" en Ukraine a indiqué dimanche son chef de la diplomatie, Antony Blinken. Selon lui, le maintien des forces russes au Belarus montre que la Russie est "sur le point" d'envahir l'Ukraine, conformément au scénario décrit ces derniers jours par les Etats-Unis. Par ailleurs, les présidents russe et français, Vladimir Poutine et Emmanuel Macron, sont convenus dimanche lors d'un échange téléphonique sur la crise ukrainienne de travailler à la tenue d'une réunion du Groupe de contact trilatéral (Ukraine, Russie, OSCE), "dans les prochaines heures" afin de parvenir à un cessez-le feu dans l'est de l'Ukraine, selon l'Elysée.

Ce sera peut-être la réunion de la dernière chance pour éviter un conflit. Alors que la tension est à son comble dans le dossier ukrainien entre les puissances occidentales et la Russie (mais aussi sur le terrain dans le Dombass, à l'est dans l'Ukraine, entre des forces pro-gouvernementales et les séparatistes pro-russes), Joe Biden, le président américain est prêt à rencontrer « à tout moment » son homologue russe Vladimir Poutine. Et ce « qu'importe le format si cela permet d'éviter une guerre » en Ukraine, a annoncé ce dimanche sur CBS le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken. Selon lui, la diplomatie est possible « jusqu'à ce que les chars soient réellement en mouvement ». Le dernier appel entre les deux dirigeants remonte au 12 février.

Cette proposition intervient deux jours après que Joe Biden s'est dit convaincu d'une attaque russe « dans les prochains jours ». Ce qu'a confirmé Antony Blinken en déclarant lui aussi que la Russie est "sur le point" d'envahir l'Ukraine, conformément au scénario décrit ces derniers jours par les Etats-Unis.

Le président russe Vladimir Poutine "suit le scénario quasiment à la lettre", a déclaré Antony Blinken sur CNN. "Tout ce que nous voyons suggère que ceci est très grave, que nous sommes sur le point d'une invasion".

Provocation

Des déclarations assimilées à une provocation par Moscou. « Les déclarations alarmistes des puissances occidentales sur l'imminence d'une invasion russe en Ukraine sont une provocation et pourraient avoir des conséquences néfastes », a déclaré dimanche le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov sur la chaîne de télévision Rossiya Vladimir Poutine ne prête pas attention à ces propos, a-t-il assuré.

« Le fait est que cela conduit à une aggravation de la tension. Et quand la tension atteint son comble, comme c'est le cas, par exemple, sur la ligne de contact (dans l'est de l'Ukraine-NDLR), n'importe quelle étincelle, n'importe quel incident imprévu, n'importe quelle provocation planifiée peut mener à des conséquences irréparables", a-t-il estimé.

"Donc tout cela a - peut avoir - des conséquences néfastes. L'exercice quotidien qui consiste à annoncer une date pour une invasion de l'Ukraine par la Russie est une très mauvaise pratique", a-t-il souligné.

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Prolongement des manoeuvres militaires russes et biélorusses

La Russie et la Biélorussie ont décidé de prolonger leurs manoeuvres militaires conjointes, qui devaient s'achever dimanche, en raison du "regain d'activité militaire à leurs frontières extérieures", une initiative qui alimente les craintes occidentales d'une opération armée contre l'Ukraine. Le ministère biélorusse de la Défense a précisé dans un communiqué que la prolongation des exercices - qui mobilisent selon l'Otan quelque 30.000 soldats russes sur le territoire de la Biélorussie - répondait également à l'aggravation de la situation dans l'est de l'Ukraine. Les incidents armés se poursuivaient dans l'Est ukrainien, où les dirigeants des "républiques" pro-russes de Donetsk et Lougansk (Louhansk, selon la transcription ukrainienne) ont décrété samedi la mobilisation générale après avoir ordonné l'évaluation de civils vers la Russie. De nouvelles explosions ont ébranlé dimanche le centre de Donetsk.

Echange Macron-Poutine

Par ailleurs, les présidents russe et français, Vladimir Poutine et Emmanuel Macron, sont convenus dimanche lors d'un échange téléphonique sur la crise ukrainienne de travailler à la tenue d'une réunion du Groupe de contact trilatéral (Ukraine, Russie, OSCE), "dans les prochaines heures" afin de parvenir à un cessez-le feu dans l'est de l'Ukraine, rapporte l'Elysée dans un communiqué.

Les deux dirigeants se sont également accordés sur la nécessité de reprendre les travaux en "format Normandie" sur la base des récentes propositions ukrainiennes. Ils sont convenus de la nécessité d'"un travail intense pour permettre la tenue d'une réunion du groupe trilatéral de contact dans les prochaines heures avec l'objectif d'obtenir de toutes les parties prenantes un engagement de cessez-le-feu sur la ligne de contact". Un travail diplomatique intense va être engagé "afin d'aboutir, si les conditions sont remplies, à une rencontre au plus haut niveau en vue de définir un nouvel ordre de paix et de sécurité en Europe", ajoute la présidence française. Le groupe de contact trilatéral a été créé en 2014 pour faciliter une résolution diplomatique du conflit dans le Donbass. le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian rencontrera son homologue russe Sergueï Lavrov sous peu. Si les conditions sont remplies, l'objectif est d'organiser "une rencontre au plus haut niveau en vue de définir un nouvel ordre de paix et de sécurité en Europe"

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