Ukraine : les infrastructures frappées par des salves de missiles russes

Par latribune.fr  |   |  602  mots
Une partie du réseau électrique ukrainien a été frappé par les missiles russes. (Crédits : Reuters)
L'aviation russe a frappé un grand nombre d'infrastructures produisant de l'énergie pour tout le pays en fin de semaine. Le gouvernement ukrainien a annoncé que le pays avait perdu temporairement une grande partie de ses capacités de production. L'exécutif réclame toujours plus d'armes aux pays occidentaux.

Près d'un an après l'éclatement du conflit, le Kremlin a décidé ne pas laisser de répit à la population ukrainienne. La Russie a mené vendredi une attaque "massive" avec des dizaines de missiles contre des sites énergétiques en Ukraine, selon Kiev, qui affirme que deux projectiles ont traversé l'espace aérien de la Roumanie et donc de l'Otan, ce que Bucarest dément. "L'Ukraine a perdu temporairement 44% de ses capacités de génération d'énergie nucléaire, 75% des capacités de ses centrales thermiques et 33% de celles de ses centrales de cogénération", a détaillé vendredi le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal. "La grande majorité des Ukrainiens ont toujours accès au chauffage, à l'eau et l'électricité (...) il y a assez de ressources pour passer l'hiver", a-t-il ajouté. L'Agence internationale de l'énergie atomique (IAEA) a précisé dans un communiqué qu'un réacteur de la centrale atomique de Khmelnytskyi (NPP), dans l'ouest du pays, était à l'arrêt à cause des instabilités sur le réseau électrique.

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Plus d'armes

La Moldavie, une ex-république soviétique située entre la Roumanie et l'Ukraine, qui avait dénoncé jeudi des activités russes de "déstabilisation" à son encontre, a de son côté convoqué l'ambassadeur russe pour dénoncer une "violation inacceptable" de son espace aérien.

Cette nouvelle salve de missiles russes contre l'Ukraine intervient après une tournée européenne de M. Zelensky qui, à Londres, Paris et Bruxelles, a exhorté ses alliés à fournir des missiles de longue portée et des avions de chasse, ce que ni les Européens ni les Américains n'ont à ce stade accepté, de crainte d'une escalade avec Moscou. Les Britanniques ont ouvert la porte à de possibles livraisons "à long terme".

Kiev dit depuis plusieurs jours s'attendre à une offensive importante de l'armée russe, qui a accru la pression le long de la ligne de front dans l'Est, où ses forces grignotent du terrain.

Un responsable prorusse, Denis Pouchiline, a ainsi revendiqué vendredi des progrès au nord de Bakhmout, épicentre des combats, où les troupes de Moscou auraient coupé une route d'approvisionnement ukrainienne, et à Vougledar, également cible d'une offensive.

Un porte-parole des forces ukrainiennes de l'Est du pays a cependant affirmé vendredi que les livraisons, notamment d'armes et de matériel, ainsi que les évacuations de blessés étaient toujours possibles à Bakhmout, malgré 124 attaques d'artillerie en 24 heures et un record de 54 affrontements sur la route de Bakhmout.

Selon les autorités ukrainiennes, l'armée russe a en outre tiré vendredi 71 projectiles, dont 61 ont été abattus. Il s'agissait de missiles de croisière Kh-101, Kh-555, Kalibr, ainsi que de drones explosifs Shahed de conception iranienne.

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Une nouvelle salve de sanctions économiques

Les dernières frappes russes d'ampleur remontaient à fin janvier, au lendemain de la décision des Occidentaux de livrer des chars lourds, essentiellement des Leopards allemands, à l'armée ukrainienne.

En Russie, où les livraisons d'armes occidentales sont suivies de près, le Kremlin a annoncé vendredi que le président Vladimir Poutine prononcerait le 21 février son discours sur l'état de la Nation, trois jours avant l'anniversaire de l'invasion.

Pour punir Moscou, les pays occidentaux ont imposé une pluie de sanctions économiques, notamment un plafonnement du prix du pétrole russe pour frapper la Russie au portefeuille.

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(Avec AFP)