Ukraine : les Occidentaux critiquent les ambiguïtés chinoises, Zelensky juge « nécessaire » de « travailler » avec Pékin

Par latribune.fr  |   |  732  mots
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky ce matin du vendredi 24 février à Kiev lors de la commémoration du début de l'invasion russe (capture d'écran). (Crédits : Eyepress via Reuters)
Le premier anniversaire de la guerre en Ukraine fait réagir Kiev et Moscou qui proclament leur optimisme quant à une victoire prochaine. Plus inattendu, Volodymyr Zelensky s'est dit prêt à discuter avec la Chine de la résolution du conflit. Du côté des alliés de l'Ukraine, l'Otan et l'Allemagne critiquent la position de Pékin et Washington durcit ses sanctions contre la Russie.

Tout faire pour « remporter la victoire cette année » contre la Russie. Tel est l'objectif affiché par le président ukrainien Volodymyr Zelensky ce vendredi 24 février, premier anniversaire de l'invasion du pays par l'armée russe. « Il y aura notre contre-offensive. Nous travaillons dur pour la préparer », a pour sa part ajouté son ministre de la Défense Oleksii Reznikov.

Lire aussiPour ou contre : faut-il encore durcir les sanctions contre la Russie ? (Sylvie Matelly face à Cyrille Bret)

Plus inattendu, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a également jugé « nécessaire » de « travailler » avec la Chine pour œuvrer à une résolution du conflit. Faisant référence à un document publié vendredi matin par le ministère des Affaires étrangères chinois, il a souligné qu'« il y a du respect pour notre intégrité territoriale, des choses qui concernent la sécurité. Nous devons travailler avec la Chine sur ce point ».

« Je pense que la Chine a dévoilé ses pensées. La Chine a commencé à parler de l'Ukraine, et ce n'est pas une mauvaise chose ». Une position qui se distingue des critiques occidentales vis-à-vis de Pékin sur le dossier ukrainien.

L'Allemagne et l'OTAN ciblent la Chine

Le secrétaire général de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), Jens Stoltenberg, s'en est effectivement pris à la Chine, soutien de la Russie aux positions ambigües sur le conflit ukrainien. « La Chine n'a pas beaucoup de crédibilité parce qu'elle n'a pas été en mesure de condamner l'invasion illégale de l'Ukraine. Et elle a aussi signé quelques jours avant l'invasion un accord (...) sur un partenariat illimité avec la Russie », a-t-il dit devant des journalistes à Tallinn (Estonie).

Des propos en phase avec ceux du président allemand Frank-Walter Steinmeier qui a estimé lors d'une cérémonie à Berlin que « toute proposition constructive, qui nous rapproche d'une paix juste, est la bienvenue. Il est encore douteux que la Chine, puissance mondiale, veuille jouer un tel rôle constructif ».

Les États-Unis renforcent leurs sanctions

Sans s'en prendre ouvertement à Pékin, avec qui les relations bilatérales sont déjà très tendues, Washington a durci les sanctions économiques contre l'économie russe et ses soutiens. Ces nouvelles sanctions doivent cibler des secteurs comme les banques et l'industrie de la défense, et toucheront « plus de 200 personnes et entités (supplémentaires), y compris des acteurs russes et de pays tiers à travers l'Europe, l'Asie et le Moyen-Orient qui soutiennent l'effort de guerre de la Russie », a assuré la Maison Blanche, qui cherche ainsi à empêcher Moscou de contourner les sanctions précédentes.

« Nous intensifions encore le soutien politique et pratique que nous apportons » à l'Ukraine « et nous continuerons de la soutenir aussi longtemps qu'il le faudra pour qu'elle l'emporte », a de son côté déclaré l'OTAN dans un communiqué, exhortant Moscou à mettre fin « immédiatement » à sa « guerre illégale » et à répondre de ses « crimes de guerre ».

Le Premier ministre de la Pologne se rend à Kiev

Parmi les partenaires de l'Ukraine, le président Emmanuel Macron s'est fendu d'un message de « solidarité » aux Ukrainiens: « La France se tient à vos côtés ». Vladimir Poutine « n'atteindra pas ses objectifs impérialistes » en Ukraine, a insisté le chancelier allemand Olaf Scholz.

Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki s'est lui rendu à Kiev, où il a déposé une gerbe au mémorial des Fallen Defenders de la capitale, accompagné par le Premier ministre ukrainien Denys Shmyhal. La Pologne est l'un des plus ardents partisans de l'Ukraine depuis l'invasion russe, demandant à ses alliés de l'Otan et de l'Union européenne d'accroître l'aide militaire au pays en guerre. Les Polonais ont augmenté leur budget et leurs achats militaires à plus de 4% du PIB cette année et accueillent par ailleurs plus d'un million de réfugiés ukrainiens.

La Russie prête à aller « jusqu'aux frontières de la Pologne »

Côté russe, l'ex-président et numéro deux du Conseil de sécurité russe Dmitri Medvedev a lui aussi juré la « victoire », affirmant que la Russie était prête à aller jusqu'aux « frontières de la Pologne », donc de l'OTAN. Un discours en écho à celui de Vladimir Poutine mardi, qui avait indiqué vouloir poursuivre « méthodiquement » son offensive en Ukraine sur des « terres historiques » de la Russie selon lui.

Lire aussiSanctions : l'économie russe plus que jamais sous la coupe des oligarques et du Kremlin