Alors que les Vénézuéliens soutenant l'opposition au président Maduro sont en grève depuis mercredi pour 48 heures, les Etats-Unis ont révélé avoir mis en place des sanctions contre 13 dirigeants vénézuéliens. Elles viennent s'ajouter à celles déjà décidées par le département d'Etat et le département du Trésor en mai dernier et qui visaient huit juges de la Cour Suprême.
Des soupçons de corruption, de violations des droits de l'Homme, mais aussi de mettre en péril la démocratie sont cités comme principales raisons par les Etats-Unis pour motiver cette décision. Des accusations que les principaux intéressés ont réfuté en bloc alors que Nicolas Maduro, le président vénézuélien, a accueilli avec défiance cette annonce en expliquant qu'ils ne s'agenouilleraient pas.
Des sanctions ciblées sur des membres du régime
Les sanctions présentées par l'administration américaine mercredi visent des personnes qui sont considérées comme des soutiens à la répression menée par Nicolas Maduro ou menaçant les institutions démocratiques du pays. Le directeur de la commission électorale, Tibisay Lucena, mais aussi les chefs de la police, de l'armée et de la garde nationale sont concernés par ces sanctions.
Cette mesure annoncée par Steven Mnuchin, secrétaire du Trésor américain, intervient quelques jours avant un vote pour la création d'une assemblée constituante voulue par le président Nicolas Maduro pour appuyer son emprise sur le pays. L'administration américaine a d'ores et déjà annoncé que toute personne qui prendrait part à cette assemblée constituante serait immédiatement ajoutée à la liste.
"Les Etats-Unis n'ignoreront pas les efforts actuels du régime de Maduro visant à affaiblir la démocratie, la loi et mettre en péril les libertés des citoyens" a déclaré le secrétaire d'Etat au Trésor Steven Mnuchin au moment de présenter les sanctions.
Comme le rapporte le Wall Street Journal, la mise en place de ces sanctions amène au gel de leurs avoirs aux Etats-Unis, une interdiction d'entrée sur le territoire américain, mais aussi une interdiction pour les entreprises ou ressortissants américains de faire des affaires avec ces 13 personnes.
Le secteur pétrolier reste pour le moment épargné
Le secteur pétrolier, qui représente la principale manne financière du Venezuela, est pour l'instant épargné, mais rien n'est exclu du côté de Washington. Un responsable américain a ainsi expliqué que les sanctions dévoilées mercredi étaient un ballon d'essai et que le gouvernement travaillait actuellement sur des mesures plus dures.
Si cela n'a pas été évoqué officiellement, les autorités américaines pourraient décider prochainement de sanctions financières qui feraient par exemple cesser les paiements en dollars du pétrole vénézuélien. Il se dit également que la Maison-Blanche n'exclurait pas non plus une interdiction pure et simple des importations de pétrole, venant du Venezuela à destination des Etats-Unis.
Selon plusieurs membres de l'administration Trump, cette indulgence sur la question pétrolière répond à un débat en cours aux Etats-Unis sur les conséquences de telles mesures. Pour les observateurs, imposer de telles sanctions reviendrait à infliger un nouveau coup dur au Vénézuéliens en menant à une hausse du prix de l'essence, alors que la population est déjà fortement touchée par la crise.
(Avec Reuters)