Le président vénézuélien Nicolas Maduro a annoncé dimanche une augmentation de 50% du salaire minimum, à 97.351 bolivars (37 dollars au taux officiel, soit 32 euros), en raison de l'inflation galopante et de la chute de la monnaie nationale, le bolivar. Il s'agit de la troisième hausse de celui-ci depuis le début 2017. Le salaire minimum avait déjà été augmenté de 50% le 8 février et de 60% le 30 avril. Ces hausses ne permettent cependant pas de compenser l'inflation, qui devrait être de 720% cette année selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI).
La devise vénézuélienne a perdu 99,7% de sa valeur depuis l'arrivée au pouvoir de Nicolas Maduro, en avril 2013, après la mort de son mentor, Hugo Chavez. Mille dollars achetés en bolivars à cette époque n'en vaudraient aujourd'hui que trois. La constante dépréciation du bolivar signifie que ce nouveau salaire minimum est en fait en recul de 17%, rapporté en devises étrangères, par rapport à la dernière hausse survenue en mai.
Cette nouvelle augmentation pourrait même alimenter l'inflation
En plein marasme économique, le Venezuela connait depuis avril des troubles et violences politiques qui ont fait plus de 80 morts. Le président Maduro, que l'opposition juge incompétent et autocratique, accuse les Etats-Unis de soutenir ses opposants dans l'objectif de contrôler les richesses pétrolières du pays.
Pour Asdrubal Oliveros, économiste, cette nouvelle augmentation du salaire minimum pourrait même alimenter encore l'inflation, réduire le pouvoir d'achat effectif des Vénézuéliens et faire augmenter encore le chômage.
Le chef de l'Etat vénézuélien, en butte à des manifestations quasi-quotidiennes depuis début avril, a également annoncé l'augmentation du bon alimentaire qui accompagne le salaire minimum, pour le porter à 153.000 bolivars (environ 58 dollars, soit 51 euros).
(avec agences)