Vladimir Poutine acte la fin de « l'affreux néocolonialisme »

Par latribune.fr  |   |  557  mots
« Aujourd'hui nous pouvons affirmer avec confiance : la stratégie retenue à l'époque par l'Etat et les entreprises russes a marché », selon Vladimir Poutine. (Crédits : HOST PHOTO AGENCY)
L'opération spéciale menée par la Russie de Vladimir Poutine est un tournant historique pour le chef du Kremlin. Celle-ci date en effet selon lui la naissance d'un nouveau système de relations internationales. Le leader russe a aussi défendu la résistance de l'économie de son pays. Dans le même temps, son ministre de la Défense appelle à faire tourner les usines de production de chars de guerre à plein régime.

Le président russe Vladimir Poutine a proclamé vendredi la fin de « l'affreux néocolonialisme » en politique internationale et s'est félicité de la stratégie économique de Moscou, après la rupture de l'essentiel des relations avec l'Occident.

Le chef du Kremlin prononçait un discours devant le forum économique de Saint-Pétersbourg, manifestation annuelle réduite à la portion congrue depuis l'invasion russe de l'Ukraine par la Russie fin février 2022 et les sanctions occidentales qui s'en sont suivies.

Le thème retenu cette année pour le forum de Saint-Pétersbourg était « Le développement souverain est le fondement d'un monde juste », a indiqué le Kremlin.

« L'affreux système néocolonial de relations internationales a cessé d'exister, tandis que l'ordre mondial multipolaire prend de l'importance », s'est félicité M. Poutine. « C'est inéluctable ».

M. Poutine pourfend régulièrement ce qu'il présente comme l'hégémonie américaine en politique internationale et tente de présenter l'invasion de l'Ukraine par ses troupes comme une bataille contre la décadence occidentale.

Dans son discours, il a accusé les Occidentaux de refuser le dialogue avec Moscou, suggérant qu'ils pourraient en revanche être demandeurs dans l'avenir.

« Et nous verrons à quel moment et de quoi nous pourrons parler avec eux », a-t-il lancé.

L'économie reste fragile

Concernant l'économie russe, M. Poutine a admis que le deuxième trimestre de l'an dernier avait été « le plus difficile », en raison des sanctions occidentales.

« Aujourd'hui nous pouvons affirmer avec confiance : la stratégie retenue à l'époque par l'Etat et les entreprises russes a marché », a-t-il ajouté.

Pour l'heure, les indicateurs internationaux ne lui donnent pas tout à fait raison, même si la Russie est coupée de tous échanges avec ses anciens partenaires. La Banque mondiale a revu à la hausse ses prévisions pour l'économie russe pour 2023. Elle anticipe désormais une contraction de son PIB de 0,2% contre 3,3% annoncé en janvier, prévoyant toujours une récession, mais faible.

L'institution l'explique par les exportations de gaz et de pétrole qui se maintiennent, notamment vers l'Inde et la Chine, en dépit de l'embargo mis en place par les Occidentaux.

Il a également assuré qu'environ la moitié des Russes qui avaient quitté leur pays après l'invasion de l'Ukraine étaient rentrés.

L'Agence France-Presse (AFP), comme tous les représentants d'organisation ou de pays jugés « inamicaux » par la Russie, n'était pas accréditée pour ce forum.

ZOOM - L'économie de guerre bat son plein en Russie

Pendant ce temps, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a appelé samedi à produire plus de chars pour assurer les besoins de l'armée russe dans son opération en Ukraine, en pleine contre-offensive ukrainienne.

M. Choïgou, qui s'est rendu lors d'une inspection dans une usine militaire de la région d'Omsk (Sibérie occidentale), « a fixé l'objectif de poursuivre l'augmentation de la production des chars », a indiqué l'armée russe dans un communiqué.

Selon le ministre, c'est nécessaire pour « satisfaire les besoins des forces russes qui remplissent les tâches de l'opération militaire spéciale » en Ukraine, précise le communiqué.

Sergueï Choïgou a également accentué la nécessité d'améliorer la sécurité des véhicules blindés et de leurs équipages, selon la même source.

(Avec AFP)