La mesure "RSA contre bénévolat" dans le Haut-Rhin fait jaser

Par latribune.fr  |   |  312  mots
ATD Quart Monde pointe une nouvelle "stigmatisation des allocataires" pour lesquels il est déjà difficile de "se loger et se nourrir décemment avec 500 euros par mois".
Votée vendredi par le conseil départemental, celle-ci suscite l'indignation de l'association ATD Quart Monde.

A ses yeux, il s'agit d'une "proposition inhumaine et irréaliste". L'association ATD Quart Monde s'est élevée samedi contre une mesure conditionnant le versement du RSA à des heures de bénévolat, votée vendredi par le conseil départemental du Haut-Rhin. "Comment peut-on imaginer inverser le sens de la solidarité?", s'interroge dans un communiqué l'association spécialisée dans la lutte contre la pauvreté, en rappelant que le RSA est l'expression de la "solidarité de la nation (...) envers ceux qui connaissent de grandes précarités".

ATD Quart Monde "s'insurge contre cette proposition" et pointe une nouvelle "stigmatisation des allocataires" pour lesquels il est déjà difficile de "se loger et se nourrir décemment avec 500 euros par mois". "Ce que les gens veulent c'est travailler", poursuit l'association, à l'origine de l'expérimentation "territoires zéro chômage" pour les personnes sans emploi depuis plus d'un an. Or, l'exécutif du Haut-Rhin propose "une activité qui ne sera pas rémunérée et empêche pendant ce temps les personnes de chercher du travail", écrit-elle.

Des interrogations sur le plan juridique

Le conseil départemental du Haut-Rhin, dirigé par Les Républicains, a décidé vendredi de conditionner le versement du Revenu de solidarité active à sept heures de bénévolat par semaine, un procédé qui soulève des interrogations d'un point de vue juridique. Faire appel à des bénévoles pendant "28 heures par mois, c'est totalement irréaliste sur le plan logistique pour les organisations", rajoute ATD Quart Monde.

En 2011, Laurent Wauquiez, alors ministre (UMP) des Affaires européennes, avait créé la polémique en lançant une offensive contre "les dérives de l'assistanat" proposant notamment de demander cinq heures hebdomadaires de service social aux bénéficiaires du RSA. Cette proposition avait provoqué un feu nourri de critiques à gauche et divisé son propre camp.

(avec AFP)