Merkel : l'Allemagne ne peut pas tirer un trait sur son passé

Par latribune.fr  |   |  299  mots
"On le voit avec le débat sur la Grèce et dans d'autres pays européens. Nous, Allemands, avons le devoir de rester en état d'alerte, sensibles et conscients de ce que nous avons fait sous le régime nazi ", a déclaré Angela Merkel samedi.
La chancelière est attendue le 10 mai à Moscou, afin de célébrer le 70ème anniversaire de l'armistice.

L'Allemagne ne peut pas se contenter de tirer un trait sur son passé nazi et doit rester consciente des dommages qu'elle a causés à l'étranger, a estimé samedi Angela Merkel, évoquant le cas de la Grèce, à quelques jours du 70e anniversaire de l'armistice.

La chancelière, qui s'exprimait dans le cadre de son intervention hebdomadaire à la radio, s'est dite impatiente de gagner Moscou, où elle est attendue le 10 mai pour célébrer cet anniversaire. En raison des tensions liées au conflit ukrainien, elle a décidé, comme d'autres, de ne pas assister au défilé militaire prévu la veille de son arrivée.

"Il n'est pas question de tirer un trait sur l'histoire", a déclaré Angela Merkel, dont l'intervention coïncidait avec l'anniversaire de la fin de la bataille de Berlin.

"On le voit avec le débat sur la Grèce et dans d'autres pays européens. Nous, Allemands, avons le devoir de rester en état d'alerte, sensibles et conscients de ce que nous avons fait sous le régime nazi et des dommages durables causés dans d'autres pays. J'ai une grande sympathie pour cela", a-t-elle ajouté.

Le président Joachim Gauck, dont les pouvoirs sont essentiellement honorifiques, avait exprimé vendredi son soutien aux demandes de réparations d'Athènes au titre de l'occupation nazie.

"Pour un pays conscient de son histoire comme le nôtre, il est juste d'envisager qu'il puisse y avoir des réparations", répète-t-il dans un entretien publié samedi par le Süddeutsche Zeitung.

La Grèce réclame 278,7 milliards d'euros à Berlin et certains juristes estiment que cette demande n'est pas dénuée de fondement. Le mois dernier, le ministre de l'Economie et vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel l'a néanmoins jugée "stupide". (Reuters)