Pass sanitaire : seuls les plus grands centres commerciaux concernés

Par latribune.fr  |   |  633  mots
(Crédits : Wikimedia Commons)
La limite est fixée à 20.000 mètres carrés, a indiqué Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, dans le JDD. Même si ce seuil était celui sur lequel la profession tablait depuis plusieurs jours, certains dirigeants de centres commerciaux redoutent la formation de kilomètres de queue.

Après une semaine de discussions avec la profession, un accord semble avoir été trouvé. Seuls les centres commerciaux de plus de 20.000 mètres carrés devraient être concernés par l'obligation de contrôler le pass sanitaire à partir du 1er août prochain. C'est ce qu'a annoncé Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, dans une interview accordée au Journal du Dimanche (JDD).

"Les chefs d'entreprise ont des inquiétudes, je souhaite les rassurer : nous ferons preuve de compréhension. Nous proposons ainsi que seuls les plus grands centres commerciaux, d'une superficie supérieure à 20.000 mètres carrés, soient concernés", a indiqué le ministre. "Un consensus de la profession sur ce seuil est à portée de main", a-t-il relevé.

Face à la recrudescence de l'épidémie provoquée par la forte diffusion du variant Delta, Emmanuel Macron a annoncé, lundi 12 juillet, que la présentation du pass sanitaire conditionnerait l'accès aux salles de spectacle et aux cinémas à partir du 21 juillet, et aux cafés, restaurants, centres commerciaux ou encore aux trains et avions à partir du 1er août. Un projet de loi doit être adopté en Conseil des ministres ce lundi 19 juillet, pile une semaine après les annonces du chef de l'Etat.

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 Bientôt des kilomètres de queue ?

Depuis cette annonce, les responsables des centres commerciaux s'interrogent, et s'inquiètent, sur la mise en place de cette nouvelle mesure, car ils sont tenus de vérifier la situation de leurs salariés et clients. Les dirigeants du complexe de Lyon Part-Dieu, le plus grand centre commercial d'Europe en centre-ville qui accueille 75.000 personnes par jour en semaine, redoutent notamment des kilomètres de queue. Selon leurs calculs, la vérification du pass sanitaire, à raison de 30 secondes par personne, génèrerait une queue de 17 km à la principale des 22 entrées du centre. Ces derniers redoutent un report de leur clientèle vers des commerces non soumis à cette obligation et dénoncent une mesure discriminatoire.

"Le pass sanitaire ne devrait pas affecter le chiffre d'affaires des secteurs concernés, que nous continuons par ailleurs à soutenir tout au long de l'été grâce au fonds de solidarité. Présenter un QR code, ça ne prend que quelques secondes et ça préserve du risque de contamination", a voulu rassurer Bruno Le Maire dans le JDD.

Des sanctions dissuasives, mais pas excessives

Le seuil retenu de 20.000 mètres carrés était celui sur lequel la profession tablait depuis plusieurs jours. C'est le même qui avait été choisi en février, quand le gouvernement avait fermé les centres commerciaux non alimentaires de plus de 20.000 mètres carrés, soit environ 400 centres en France. Un seuil qui avait été abaissé le mois suivant à 10.000 mètres carrés dans les départements à risque.

Concernant les sanctions, l'exploitant d'un lieu qui manquerait aux futures obligations de contrôle du pass sanitaire pourrait être passible d'une amende allant jusqu'à 45.000 euros et un an de prison, selon l'avant-projet de loi que s'est procuré l'AFP mercredi.

"Il serait injuste que ceux qui respectent les règles et qui feront contrôler le pass sanitaire à l'entrée de leur établissement soient pénalisés par ceux qui ne respecteraient pas ces règles", a commenté le ministre de l'Economie dans le JDD. "Les sanctions doivent être dissuasives, elles ne doivent pas être excessives. Ce sera aux parlementaires d'en débattre sur la base de la proposition du gouvernement et du projet de loi qui sera présenté demain en Conseil des ministres. Nous avons toujours indiqué avec clarté que ceux qui ne respectent pas les règles ne seront plus éligibles au fonds de solidarité", a-t-il précisé.

(Avec AFP)