Remaniement  : François Bayrou au centre du jeu

Par latribune.fr  |   |  737  mots
François Bayrou pourrait faire son entrée au gouvernement après avoir été relaxé dans l'affaire des assistants parlementaires. (Crédits : POOL)
La composition de la deuxième moitié du gouvernement, qui devrait être annoncée ce mercredi, pourrait faire couler beaucoup d'encre, avec l'entrée potentielle de François Bayrou. Reste à savoir à la tête de quel ministère même si celui de l'Education nationale semble lui tendre les bras.

L'accouchement se fait dans la douleur. Si les noms des ministres délégués qui compléteront le gouvernement devaient être connus ce mercredi, il aura fallu attendre plus de trois semaines. C'est en effet le 11 janvier que quinze premiers ministres du gouvernement Attal ont été désignés : quatre ont fait leur entrée au gouvernement dont Stéphane Séjourné, nommé ministre de l'Europe et des Affaires étrangères et Catherine Vautrin qui a pris la tête du ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités.

Ils seront peut-être rejoints dès aujourd'hui par François Bayrou, pressenti pour remplacer Amélie Oudea-Castera à l'Education nationale. Rien n'a toutefois filtré de la rencontre entre Gabriel Attal et Emmanuel Macron qui se sont entretenus mardi du casting à la mi-journée. « La rencontre n'a pas été conclusive », a reconnu un conseiller de l'Elysée.

Bayrou a été reçu par Macron

La relaxe, lundi, de François Bayrou dans l'affaire des assistants parlementaires européens s'est subitement invitée dans la composition de l'équipe. Il a, dans la foulée, été longuement reçu par Emmanuel Macron, selon une source du camp présidentiel. Résultat de cette entrevue, d'après deux influents conseillers de l'exécutif : le leader centriste âgé de 72 ans fait désormais bien « partie de l'équation » gouvernementale. Mardi, c'est avec Gabriel Attal qu'il s'est entretenu, selon des sources proches du président du MoDem.

Si son nom circule beaucoup depuis lundi pour remplacer Amélie Oudéa-Castéra, la surprise à ce poste pourrait venir d'ailleurs, selon une source proche de l'exécutif, qui voit une autre personnalité émerger à l'Education nationale. Le patron du groupe centriste a pour lui d'avoir été ministre de l'Education nationale de 1993-1997 sous les gouvernements Balladur et Juppé.

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Amélie Oudéa-Castéra est en pleine tourmente depuis ses propos sur les raisons qui l'ont poussée à scolariser ses enfants dans le très conservateur établissement privé catholique Stanislas dans le VIe arrondissement de Paris. La ministre, qui affrontait mardi une nouvelle grève des enseignants, « n'a plus la confiance de la profession », juge Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré. La syndicaliste réclame « un ou une ministre de plein exercice » alors qu'Amélie Oudéa-Castéra a gardé la responsabilité des Sports et des Jeux olympiques. D'autres enjeux politiques seront à surveiller comme la place de l'aile gauche de la macronie, ou le débauchage de nouvelles recrues à droite, notamment chez les sénateurs, après celui de Rachida Dati à la Culture.

Le nom des ministres délégués attendus avec « impatience » pour « avancer »

Par ailleurs, selon le chef de file des députés Renaissance, Sylvain Maillard, la volonté de l'exécutif d'avoir un gouvernement resserré de 30 membres maximum complique aussi la donne.« Ils ont du mal avec les périmètres », explique-t-il, car certains secteurs veulent « des ministres pour les représenter », comme les associations de défense de l'enfance. Le remaniement vise à suppléer les ministres qui ont des portefeuilles très larges comme Catherine Vautrin (Travail, Santé et  Solidarités), ou Christophe Béchu (Transition écologique et Cohésion des territoires), qui a aussi sous sa coupe le Logement et les Transports. Catherine Vautrin a confirmé dans L'Union samedi qu'elle aurait des ministres délégués sans plus de précisions.

A Bercy, les quatre sortants Roland Lescure (Industrie), Jean-Noël Barrot (Numérique), Olivia Grégoire (PME), et Thomas Cazenave (Budget), sont confiants dans leur maintien, selon des sources ministérielles, alors que leur ministre de tutelle Bruno Le Maire plaide pour « la stabilité ».

« Les ministres qui ont une liste d'attributions longue comme le bras, ne peuvent gérer que les priorités, donc on attend avec impatience les ministres délégués », note un député de la majorité qui déplore ne plus avoir d'interlocuteur sur ses sujets et voudrait néanmoins « avancer ».

Christophe Béchu a défendu, à l'inverse dimanche, les bienfaits d'une équipe gouvernementale « resserrée » qui permet « d'être plus agile » dans les réponses à apporter comme sur la crise agricole. Même si, admet l'élu Horizons, « tout compte » dans les remaniements, « les équilibres géographiques, politiques, la répartition des postes ».

(Avec AFP)