Selon des sources concordantes au sein de l'exécutif, sollicitées par La Tribune, les portefeuilles du Logement et des Transports pourraient faire l'objet d'une seule et unique nomination dans les ministres délégués et secrétaires d'Etat du gouvernement Attal. Pour rappel, ces postes doivent être annoncés ce mardi.
Dix-sept ans après Dominique Perben, ministre de l'Equipement, des Transports, de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de la Mer, ce serait, en quelque sorte, le grand retour du ministère de l'Equipement au gouvernement.
Une première depuis Jacques Chirac
Si cette annonce se concrétise, elle constituerait une première depuis Jacques Chirac, l'Equipement ayant été fondu dès 2007 dans un ministère de l'Ecologie par Nicolas Sarkozy, suivi par François Hollande et Emmanuel Macron, chacun avec des intitulés différents.
D'aucuns pourraient ainsi rétorquer que le super-ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, dirigé par Christophe Béchu, joue déjà ce rôle, avec les administrations centrales qui lui sont rattachées.
Un signal politique fort
Sauf que créer un ministère - même délégué - à l'Equipement enverrait un signal politique fort. Et pour cause, il permettrait de sortir de deux principaux silos que sont le logement et les transports.
Plutôt que de construire des politiques publiques les unes à côté des autres, une telle stratégie permettrait d'adopter une approche systémique sur des sujets comme l'adaptation au changement climatique ou l'aménagement du territoire.
Une réponse aux ZAN et ZFE
Par exemple, la proposition de loi sur les SERM pour services express régionaux métropolitains, ou « RER métropolitains », vise à sortir les habitants des grandes villes de leur voiture. Objectif final, les inciter à emprunter davantage le train, les cars express, le covoiturage ou le vélo. En revanche, il ne contient rien sur le logement.
C'est d'autant plus regrettable que ce texte vise à accompagner le déploiement des zones à faibles émissions (ZFE). Il aurait pu aussi servir de dérogation à la politique de zéro artificialisation nette (ZAN) des sols. ZAN et ZFE, deux acronymes qui agacent de plus en plus les élus locaux.