Doublé par Jean-Luc Mélenchon, François Fillon tente de ressouder les rangs

Par latribune.fr  |   |  799  mots
François Fillon a tenu ce dimanche un meeting devant 18.000 personnes
En meeting à Paris Porte de Versailles, le candidat de la droite, dépassé par Jean-Luc Mélenchon dans les intentions de vote selon un dernier sondage, a affirmé ce dimanche « Mon projet est là pour propulser la France en tête.»

François Fillon s'en est pris à Emmanuel Macron dès le début de son discours tenu Porte de Versailles devant, selon les organisateurs, quelque 18.000 personnes.

Avec le représentant d'En marche ! c'est cinq ans « de marche arrière, la France de Macron, c'est la France de maintenant (...) Je ne ferai pas comme Emmanuel Macron, je ne porterai pas en terre le cercueil de la culture française », a-t-il proclamé.

Même tête de Turc pour Luc Chatel : « Vous avez aimé la synthèse molle de Hollande, vous adorerez l'eau tiède d'Emmanuel Macron » et Valérie Pécresse : « le candidat de l'extrême flou. C'est Hollande saison 2 », qui avaient pris la parole parmi d'autres poids lourds du parti LR avant le discours du candidat.

Dépassé par Jean-Luc Mélenchon dans les intentions de vote

Nathalie Kosciusko-Morizet, sifflée avant son intervention, a quant à elle visé Marine Le Pen « Partout où le FN a progressé, la République a régressé ».

« François Fillon sera le prochain président de la République. Personne ne vous volera la victoire », a  par ailleurs proclamé Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes.

Le candidat s'en est pris également à Jean-Luc Mélenchon, qui selon une enquête Kantar Sofres-Onepoint pour le Figaro, RTL et LCI, le dépasse désormais d'un point avec 18% des intentions de vote, soit une hausse de six points en trois semaines.

« Il y a dix ans, je parlais de l'Etat en faillite. Rien n'a changé. Mes adversaires font semblant de l'ignorer ou dédaignent ce problème avec outrance, tel M. Mélenchon qui se rêve en capitaine du cuirassé Potemkine, mais négociera la ferraille du Titanic. »

Ciblant Benoît Hamon, il a affirmé que "ceux qui parlent d'austérité ne connaissent pas le sens des mots. L'austérité, elle viendra le jour où, après quelques années de revenu universel et de 32 heures, nous connaîtrons le destin de la Grèce".

Libérer l'Etat de la dette publique

« Mon objectif c'est de faire de la France la première puissance européenne en dix ans, a-t-il proclamé. Mon projet est fondé sur le bon sens, il est là pour propulser la France en tête. »

"Il faut libérer notre Etat de sa dette publique et il faut libérer notre économie de ses charges et de ses normes" a martelé l'ancien Premier ministre.

« Sur l'ensemble du quinquennat je propose de réduire les effectifs de la fonction publique de 8 %, a-t-il rappelé. C'est une nécessité. C'est un objectif raisonnable ».

Dénonçant "cet état d'esprit qui nous a conduits à démanteler l'idée même de l'autorité", le candidat des Républicains s'est interrogé :

"A quoi sert-il de battre des records d'effectifs, si dans les banlieues toujours plus de quartiers sont inaccessibles aux policiers et aux pompiers, si dans les tribunaux toujours plus de jeunes délinquants ressortent libres, si dans les écoles toujours plus de professeurs entrent dans leurs classes avec la peur au ventre ?"

Plus confiant que jamais

Alors qu'il plafonne toujours dans les intentions de vote depuis la révélation des soupçons d'emplois fictifs concernant son épouse et ses enfants et sa mise en examen, et qu'il est pour la première fois dépassé dans les intentions de vote par Jean-Luc Mélenchon qui vient de rassembler des dizaines de milliers de personnes ce dimanche à Marseille, François Fillon semble plus confiant que jamais.

Il a ainsi affirmé  sentir monter une "force" en sa faveur, qui va "stupéfier les prétendus faiseurs d'opinion" prédisant son élimination dès le premier tour le 23 avril.

"Je sens cette force qui va et qui s'accroît, qui monte en puissance et qui n'attend que de stupéfier les prétendus faiseurs d'opinion par sa détermination », a-t-il ajouté.

Soutenu par Nicolas Sarkozy

En meeting vendredi à Clermont-Ferrand, il avait déjà affirmé « Tout ce qui ne tue pas rend plus fort », avant d'ajouter « Parmi mes concurrents, je suis le seul à vouloir un changement profond. Je suis venu vous apporter la liberté, mes concurrents font dans l'archaïque ou le faux moderne. » Le candidat de la droite n'a pas même hésité à se comparer à Vercingétorix :

« Il y a quelques siècles, un rebelle gaulois, Vercingétorix, infligea une défaite magistrale à Jules César, qui était pourtant le favori des sondages. »

Le sarkozyste Christian Estrosi, qui dans une tribune a rappelé ses points de divergences avec le candidat, semble lui apporter son soutien du bout des lèvres, rappelant qu'il n'imaginerait pas « le général de Gaulle mis en examen ». Nicolas Sarkozy, lui, a appelé vendredi à faire fi « des hésitations » et des « états d'âme » en votant pour le député de Paris.