Gérard Larcher va "débrancher" François Fillon

Par latribune.fr  |   |  560  mots
Le 29 janvier 2017, Fillon, Larcher, Juppé, assistent au grand meeting parisien de La Villette, au cours duquel le candidat à la présidentielle a tenté de relancer sa campagne en réaffirmant ses propositions pour redresser la France, et en défendant son épouse Pénélope soupçonnée d'avoir profité d'un emploi fictif d'attachée parlementaire qui lui aurait rapporté plusieurs centaines de milliers d'euros.
Selon L'Obs, le "fillonniste" et président du Sénat, furieux de la tournure des événements, veut tourner la page le plus vite possible pour préserver les chances de la droite à l'élection présidentielle. Ce matin, un sondage indique que, pour 61% des Français, Fillon a tort de persévérer.

"François, c'est fini" aurait dit en substance Gérard Larcher à François Fillon hier soir, selon L'Obs. Le site de l'hebdomadaire précise aussitôt que le président du Sénat (lui-même serait un éventuel candidat de substitution de la droite à la présidentielle) ne confirme pas ce propos. Pour autant, face aux secousses sismiques qui ne cessent de s'amplifier depuis les première révélations du Canard Enchaîné, et malgré l'euphorie du candidat de la droite après son meeting de dimanche dernier à La Villette, Gérard Larcher, un des seuls à pouvoir lui parler franchement, veut le convaincre de lâcher prise, pour sauver ce qui peut l'être, et préserver les chances de la droite à l'élection présidentielle.

Le tabou du scénario alternatif a été levé hier par le sarkozyste Georges Fenech et le juppéiste Philippe Gosselin, qui ont exigé chacun une solution de recours - qu'Alain Juppé pourrait incarner - afin d'éviter un suicide collectif.

Un nouveau jeudi noir pour Fillon

Hier, France Télévisions a diffusé dans l'émission Envoyé spécial des extraits d'une interview de Penelope Fillon datant de 2007 dans laquelle l'épouse du candidat à la présidentielle explique n'avoir jamais été son assistante.

"Je n'ai jamais été son assistante, ou quoi que ce soit de ce genre-là", dit-elle en anglais dans cet entretien donné au journal britannique Sunday Telegraph. "Je ne m'occupe pas de sa communication".

Ces propos mettent à mal la défense de François Fillon, selon qui son épouse a bien exercé des activités d'attachée parlementaire et de collaboratrice à La Revue des deux mondes et n'a donc pas bénéficié d'emplois fictifs.

Le Parquet national financier a ouvert la semaine dernière une enquête préliminaire pour faire la lumière sur les soupçons d'emplois fictifs occupés par Penelope Fillon, qui empoisonnent la campagne du vainqueur de la primaire de la droite.

Sourd aux invites de son camp, François Fillon a affiché hier soir sa détermination à poursuivre la campagne, s'estimant victime d'"une entreprise de démolition", "mijotée dans les arrière-cours des officines qu'on découvrira un jour".

Pour 61% des Français, Fillon a tort de persévérer

Selon un sondage Odoxa pour Franceinfo publié ce vendredi 3 février, six Français sur dix (61%) et près d'un sympathisant de droite sur deux (46%) jugent que François Fillon a tort de ne pas renoncer à briguer la présidence de la République,

A contrario, pour 39% des sondés, François Fillon a raison de tenir bon et de rester candidat tant qu'il n'est pas mis en examen, alors que lui-même et sa famille sont sous le coup d'une enquête judiciaire pour emplois présumés fictifs et abus de biens sociaux présumés.

Quelle solution de rechange si François Fillon renonçait à se présenter ? Les sondés sont partagés sur la solution à privilégier :

  • 34% souhaitent l'organisation d'une nouvelle primaire dans l'urgence;
  • (34%) veulent que le maire de Bordeaux Alain Juppé soit désigné à sa place.
  • 31% pensent qu'il faudrait désigner en urgence une autre personnalité susceptible de faire l'unanimité à droite.

Le sondage a été effectué les 1er et 2 février sur internet auprès de 997 personnes âgées de 18 ans et plus.

(Avec Reuters)