Macron, le candidat du "changement", comme Hollande en 2012 ?

Par Fabien Piliu  |   |  437  mots
Dans une tribune publiée dans le quotidien « Le Monde », quarante économistes se prononcent en faveur du programme du fondateur d'En marche. Un certain nombre ont soutenu François Hollande en 2012, voire Ségolène Royal en 2007.
Dans une tribune publiée dans la presse, quarante économistes se prononcent en faveur du programme du fondateur d'En marche. La plupart ont soutenu François Hollande par le passé.

S'il accède à l'Elysée, Emmanuel Macron poursuivra-t-il politique économique et sociale menée par François Hollande entre 2012 et 2017 ? Ses opposants lui en font le reproche.

D'autres l'approuvent. C'est le cas, en premier lieu du président de la République sortant, qui en lors de sa campagne en 2012 se déclarait être "le candidat du changement". Dans un entretien accordé au Point, François Hollande déclare, certes du bout des lèvres, que la campagne menée par son ancien ministre de l'Economie est audacieuse. Tout en émettant certaines réserves. Le chef de l'Etat estime en effet que l'émergence d'Emmanuel Macron dans la campagne présidentielle n'est que le fruit d'un "concours de circonstances". "Sa stratégie n'a donné des résultats qu'à cause d'un concours de circonstances", déclare François Hollande. Or, selon lui, cette stratégie "ne suffit pas". "Il faut un contenu qu'il doit affirmer encore."

Des anciens soutiens de François Hollande

D'autres n'ont pas les mêmes réserves vis-à-vis du programme d'Emmanuel Macron. Dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde, quarante économistes se prononcent en faveur du programme du fondateur d'En marche. Un certain nombre ont soutenu François Hollande en 2012.

C'est le cas de Philippe Aghion, professeur au Collège de France qui faisait déjà partie de l'équipe de campagne de Ségolène Royal en 2007, d'Elie Cohen (CNRS) et de Gilbert Cette (Conseil d'analyse économique), de Philippe Martin (IEP Paris) et de Thomas Philippon (administrateur du think tank Europa Nova).

Mettant en avant leur "indépendance de jugement", précisant n'être pas "toutes et tous en accord avec l'ensemble des propositions" du candidat d'En Marche, ces économistes s'inquiètent d'une victoire de Marine Le Pen et affirment leur la conviction que "la nouvelle croissance a pour fondement le travail et sa transformation, non sa disparition". Selon eux, Emmanuel Macron propose "un New Deal européen en nous réformant et en donnant ainsi confiance à nos partenaires", estimant qu'il "est le seul à porter un projet permettant de retrouver une croissance équitable".

Beaucoup de copier-coller

Ce soutien est une aubaine pour ceux qui tentent de déstabiliser Emmanuel Macron en dénonçant la proximité de son programme avec la politique menée lors du quinquennat actuel. Certains le considèrent même comme le "candidat sortant" de l'élection présidentielle...

Est-ce juste ? Sur les 126 propositions contenues dans le programme d'Emmanuel Macron, près de la moitié sont des copier-coller ou des prolongements des promesses de campagne formulées par le candidat socialiste François Hollande en 2012.