Présidentielle 2017  : Le Pen et Mélenchon s'en prennent à Macron, Hamon satisfait du débat

Par Mathias Thépot  |   |  792  mots
Jean-Luc Mélenchon s'en est pris à Emmanuel Macron après les déclarations de ce dernier sur la faible espérance de vie des habitants du Pas-de-Calais.
La Tribune publie son "journal de campagne" quotidien, reprenant les principaux faits et déclarations des candidats (et de leurs soutiens) à la présidentielle de 2017. Aujourd'hui : Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon s'en prennent à Emmanuel Macron, et les candidats à la primaire de gauche sont satisfaits du deuxième débat télévisé.

Invité dimanche du Grand Jury sur RTL et LCI, le candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon s'en est pris à Emmanuel Macron. L'équipe de campagne de ce dernier a en effet publié un communiqué sur Facebook déplorant l'écart d'espérance de vie entre les habitants des territoires paupérisés du Pas-de-Calais et ceux des autres métropoles françaises, qu'ils attribuent en partie à une surconsommation d'alcool et de tabac. Une simplification très réductrice des problèmes quotidiens des habitants du Pas-de-Calais, selon Jean-Luc Mélenchon, très remonté contre Macron : « Il n'en rate pas une, il ne peut pas s'en empêcher. Il arrive dans le Pas-de-Calais, il leur dit : 'Ah bah oui, il y a le tabagisme, il y a l'alcoolisme'. Il manque plus que l'inceste et comme ça le tableau serait complet ». Et d'ajouter, toujours au sujet de l'ancien ministre de l'Economie : « Cet homme vit ailleurs. (...) Il vit tellement ailleurs qu'il parle aux gens comme à des domestiques : quand il fait son meeting à Paris, il se met à hurler pour dire aux gens, 'Vous allez militer, etc.' Moi, je ne parle jamais aux gens comme ça. »

Pour Marine Le Pen, Macron pourrait être le Justin Bieber de la politique

A l'extrême droite, Marine Le Pen n'a pas non plus manqué d'égratigner Emmanuel Macron. Pour la présidente du Front national, contrairement à ce qu'il avance, Emmanuel Macron « n'est pas un candidat de droite ou de gauche, c'est le candidat de Bruxelles, c'est le candidat de l'ultralibéralisme, c'est le candidat du mondialisme, c'est le candidat de l'austérité... C'est presque une caricature de cette politique-là ». Elle s'est également émue sur RTL du traitement médiatique dont Macron fait l'objet : « C'est le candidat des médias. La fascination puérile pour ce candidat en est presque drôle. Au-dessus de ça, il y a les jeunes filles à la sortie du concert de Justin Bieber », a déclaré Marine Le Pen. Et lorsqu'on lui demande d'analyser les raisons du succès dans les sondages de l'ancien ministre de l'Economie, elle répond : « Il attire parce que les gens veulent savoir ce qu'il propose mais ils en ressortent sans le savoir. Il n'a strictement rien à proposer (...) Pour l'instant, il n'y a zéro programme », estime la patronne du FN.

Hamon satisfait des débats, Montebourg pense marquer des points

Après les deux premiers débats télévisés de la primaire de la Belle alliance populaire (BAP), force est de constater que les discussions tournent principalement autour des propositions de Benoît Hamon (revenu universel, légalisation du cannabis, transition écologique). Interrogé à la sortie du second débat d'hier soir, Benoît Hamon s'est donc dit satisfait de la tournure des événements : « Je suis content que ce soit souvent autour de mes propositions que les débats s'organisent. Preuve que ce que j'ai formulé depuis le début de la campagne a du sens. » Il a toutefois précisé ses divergences avec ses concurrents : « On a des débats avec Manuel [Valls]. On n'est pas d'accord sur l'usage de l'argent public quand il est distribué aux entreprises, sur la République, l'identité nationale ». En parallèle, « sur la transition écologique, je suis plus ambitieux qu'Arnaud Montebourg, et sur le cannabis, nous sommes en désaccord » estime-t-il aussi. De son côté, Arnaud Montebourg s'est lui aussi montré satisfait du débat. « Je suis heureux de pouvoir marquer des points », a indiqué celui qui a été le plus virulent vis à vis des lobbys économiques. « On peut faire beaucoup quand on le décide. A force d'abandonner, d'abdiquer, la gauche disparaît de l'histoire. Or, le peuple de gauche a besoin que la politique soit plus forte que l'économie », a-t-il précisé.

Valls note des convergences entre candidats

Tentant de prendre de la hauteur sur le débat, Manuel Valls a de son côté voulu rappeler que s'il y avait certes « des nuances » entre les candidats sur « une certaine idée de la république, la laïcité », il y a avait aussi « beaucoup de choses qui nous rapprochent, des convergences sur l'école et l'écologie » notamment. L'ancien Premier ministre a aussi voulu partager les responsabilités du bilan quinquennal : « Je n'ai pas revendiqué seul le bilan, il y avait deux ministres de l'Education (Peillon et Hamon ndlr). Je revendique ce qui a été une réussite, comme ce qui ne l'a pas été. Chacun prend sa part du bilan ». Enfin, Vincent Peillon, qui s'est accroché lors du débat avec Manuel Valls au sujet des migrants, s'est réjoui que les candidats ait « pu mieux parler sur les sujets de fond » dimanche soir que lors du premier débat télévisé.