Présidentielle 2017  : Le Pen se maintient en tête des sondages... malgré des divisions

Par Mathias Thépot  |   |  657  mots
Marine Le Pen reste en tête des intentions de votes au premier tour de la présidentielle.
La Tribune publie son "journal de campagne" quotidien, reprenant les principaux faits et déclarations des candidats (et de leurs soutiens) à la présidentielle de 2017. Aujourd'hui : Marine Le Pen qui consolide sa première place dans les sondages. Et la ligne politique dure de sa nièce, Marion Maréchal-Le Pen, qui s'affirme au FN.

La tendance se confirme : d'une part Marine Le Pen se maintient en tête des sondages pour le premier tour de la présidentielle, et d'autre part, François Fillon est en net recul. Le candidat LR ne bénéficie plus de la dynamique qui a suivi sa victoire à la primaire de la droite et du centre. La faute à plusieurs balbutiements et autres rétropédalages concernant son programme. Autre précision : Emmanuel Macron s'impose de plus en plus comme le troisième homme du premier tour de l'élection présidentielle. C'est en tout cas le résultat de la dernière enquête électorale menée par le Cevipof, le centre de recherche de Sciences Po, réalisée par Ipsos en partenariat avec Le Monde. Concrètement, à quatre mois du premier tour, les intentions de vote en faveur de François FIllon se situent entre 23 % et 25 %, contre 26 % à 29 % juste après son élection à la primaire.

A l'inverse, Marine Le Pen consolide son score et totalise 25 % à 26 % d'intentions de vote. L'institut rappelle qu'à pareille époque en 2012, la présidente du Front national était créditée de 19 % à 20 % des suffrages. Et désormais, donc, le troisième homme, c'est Macron. L'ancien ministre de l'Economie est crédité de 17 % à 21 % d'intentions de vote. Il devance Jean-Luc Mélenchon qui pourrait pour sa part atteindre 14 % à 15 % des voix. Enfin, c'est toujours l'hécatombe du côté du parti socialiste, qui organise le premier tour de sa primaire ce week-end. S'il l'emportait dans 10 jours, Manuel Valls arriverait cinquième avec 10 % des voix au premier tour de la présidentielle. Et si Arnaud Montebourg ou Benoît Hamon sortait vainqueur de la primaire, l'un comme l'autre ne réunirait que 7 % des voix au premier tour fin avril...

La ligne Marion Maréchal plus populaire

Marine Le Pen reste donc dans un position très confortable qui lui permet d'envisager le second tour de l'élection présidentielle. Elle réussit à séduire au delà des frontières historiques du Front national. Dont acte. Mais qui a dit que le Front national s'était totalement « dédiabolisé » ? Un sondage réalisé par le Figaro auprès des sympathisants FN montre que la ligne de sa nièce Marion Maréchal-Le Pen, plus libérale d'un point de vue économique et identitaire d'un point de vue sociétal, est bien plus appréciée que celle de Florian Philippot, le chantre de la « dédiabolisation » du parti. Ainsi, 52 % des sympathisants du FN se disent plus proches des idées de la nièce de Marine Le Pen que de celles du vice-président du parti, soutenu par 29 % d'entre eux. L'enquête de l'Ifop réalisée pour le Figaro souligne bien l'ancrage des « idées » et des « valeurs » défendues par la députée frontiste auprès des sympathisants FN.

Marion Maréchal-Le Pen rencontre notamment un succès bien supérieur à Florian Philippot chez les jeunes. En effet, les moins de 35 ans interrogés sont 62 % à se sentir proche des idées de Marion Maréchal-Le Pen, contre seulement 18 % pour Florian Philippot. C'est même la classe d'âge auprès de laquelle elle suscite l'adhésion la plus importante. Plus surprenant, c'est en fait chez les 65 ans et plus que Florian Philippot est le plus proche de Marion Maréchal Le Pen - 35 % d'adhésion pour lui contre 39 % pour la jeune députée. Ce sondage pourrait du reste faire du bruit en interne où la ligne plus « apaisée » d'un point de vue sociétal et marquée à gauche d'un point de vue économique de Philippot déplaît chez les historiques du parti d'extrême droite. Mais cette ligne est aussi incontestablement la clé de la montée du Front National ces dernières années. Le FN tente donc de limiter au maximum ses divisions pour arriver le plus uni possible fin avril derrière sa leader Marine Le Pen.