Week-end de tous les dangers pour François Fillon

Par latribune.fr  |   |  646  mots
Le cauchemar de François Fillon continue avec la démission de son directeur de campagne, Patrick Stefanini.
Fragilisé par près de 140 défections dans son camp, dont, ce samedi, son directeur de campagne Patrick Stefanini, François Fillon peut-il maintenir sa candidature à l'élection présidentielle ? Deux rassemblements sont prévus dimanche : l'un pour soutenir le candidat, l'autre contre la corruption des élus.

Week-end de vérité pour François Fillon. Alors que le navire prend l'eau de toutes parts, le candidat de la droite à l'élection présidentielle apparaît plus fragilisé que jamais. Même son fidèle directeur de campagne, Patrick Stefanini, a claqué la porte, vendredi 3 mars au soir.

"Patrick Stefanini a présenté sa démission à François Fillon, qui l'a acceptée", peut-on lire dans un communiqué. "Il sera en responsabilité jusqu'à l'issue du grand rassemblement populaire de dimanche, place du Trocadéro".

Dans le cas où François Fillon serait encore candidat lundi, Stefanini sera remplacé par Vincent Chriqui, le maire de Bourgoin-Jallieu (Isère), un proche de Fillon depuis 2002 d'après un portrait que lui a consacré France Bleu Isère il y a quelques mois.

Près de 140 défections dans l'état-major de Fillon

Dans sa lettre de démission, Patrick Stefanini regrette notamment que l'ex-Premier ministre ait choisi de maintenir sa candidature plutôt que se retirer, comme il le lui conseillait. Thierry Solère a annoncé en outre hier matin qu'il démissionnait de ses fonctions de porte-parole.

Il rejoint une très longue liste, composée pour l'instant de 139 personnalités, issus de tous les courants politiques de la primaire. L'UDI a retiré son soutien au candidat, tout comme la plupart des proches d'Alain Juppé, qui fait office de recours de plus en plus crédible, et de Bruno Le Maire. On compte aussi des départs parmi les amis de Nicolas Sarkozy, de Nathalie Kosciusko-Morizet et même quatre départs de proches de François Fillon (Gilles Bourdouleix, Marc Laménie, Daniel Dugléry et Patrick Stefanini).

Dimanche, journée cruciale

Ce week-end pourrait constituer un tournant dans le bras de fer entre François Fillon, et tous ceux qui, dans son camp, le pressent désormais de jeter l'éponge et s'affairent en coulisse pour lui trouver un remplaçant.

L'annonce du rendez-vous de dimanche, d'abord présenté par l'hebdomadaire Valeurs actuelles comme une manifestation "contre les juges" et auquel s'est associé "Sens commun", émanation de la "Manif pour tous", a précipité les défections autour du candidat.

Des appels ont été lancés en vue d'une manifestation contre la corruption des élus le même jour place de la République. Le rassemblement "Stop Corruption des élu-e-s" avec concert de casseroles était programmé de longue date.

L'ex-Premier ministre, convoqué le 15 mars par des juges d'instruction en vue de sa mise en examen dans l'affaire des emplois fictifs dont aurait profité sa famille, a diffusé hier un agenda de campagne qui va jusqu'au 9 mars.

Juppé est prêt mais Bayrou restera avec Macron quoi qu'il arrive

Le vice-président de l'UDI Jean-Marie Bockel a lancé un appel au maire de Bordeaux, Alain Juppé pour qu'il prenne le relais. Le finaliste de la primaire de droite est "prêt à participer à la recherche d'une solution" si le candidat de la droite et du centre se retire, a déclaré son entourage à Reuters.

Le centriste François Bayrou a déclaré hier qu'il resterait aux côtés d'Emmanuel Macron en vue de l'élection présidentielle en France, même si Alain Juppé était finalement le candidat de la droite et du centre.

La candidature du maire de Bordeaux pourrait relancer complètement la campagne. Selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour l'émission 13h15 Dimanche sur France 2, publié hier, Emmanuel Macron arriverait en première position au premier tour, devant Marine Le Pen, si François Fillon se maintenait (27% à 25,5%, 19% pour Fillon). Mais dans le cas où Alain Juppé le remplacerait au pied levé, il prendrait la première place avec 26,5% des suffrages, devant Emmanuel Macron (25%), et Marine Le Pen serait éliminée dès le premier tour (24%). Des chiffres toutefois à prendre avec des pincettes dans les sondages se suivent et ne se ressemblent pas.