Allemagne : Merkel et les socialistes trouvent un accord pour former une coalition

Par latribune.fr  |   |  465  mots
De gauche à droite, la chancelière allemande Angela Merkel et le leader socialiste (SPD) Martin Schulz. (Crédits : HANNIBAL HANSCHKE)
Plus de trois mois après les élections, et après l'échec d'une coalition avec les Verts et les Libéraux, la CDU d'Angela Merkel a trouvé un accord de gouvernement avec les socialistes du SPD qui devrait permettre de former une coalition.

Les conservateurs d'Angela Merkel et les sociaux-démocrates allemands entendent "renforcer" et "réformer" la zone euro avec la France pour la rendre plus résistante aux crises, selon le texte de leur accord gouvernemental obtenu par l'AFP vendredi.

"Nous voulons, en étroite collaboration avec la France, renforcer durablement et réformer la zone euro" afin qu'elle puisse "mieux résister aux crises", indique le document accepté par les deux camps au terme de plus de 24 heures de négociations à Berlin.

"Examen" des propositions d'Emmanuel Macron

Le document n'entre toutefois pas dans le détail des propositions faites par le chef de l'Etat français Emmanuel Macron, en vue notamment de la création d'un budget de la zone euro, d'un ministre des Finances pour les pays de l'Union monétaire, voire d'un parlement propre à la zone euro.

Il se borne à indiquer que le futur gouvernement "examinera" les différentes propositions sur le sujet, émanant de M. Macron et du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

Un Fonds monétaire européen pour faire la police des déficits

Le document se prononce néanmoins d'ores et déjà pour la création d'une Fonds monétaire européen, issu du Fonds de secours déjà existant pour les pays confrontés à des crises de la dette (MES).

Cette idée est un projet allemand à l'origine, défendu de longue date par l'ancien ministre des Finances Wolfgang Schäuble. Il entend jusqu'ici confier à ce FME la tâche de faire entre autres la police sur les déficits dans les pays de la zone euro et de supplanter par ce biais la Commission européenne jugée trop laxiste.

Ce n'est pas la vision française, qui soutient un Fonds monétaire européen mais entend lui donner un pilotage "politique", comme l'a indiqué le ministre de l'Economie Bruno Le Maire dans une interview jeudi à l'hebdomadaire allemand Die Zeit. Autrement dit un rôle pas seulement cantonné à la surveillance de l'application des règles.

Poursuivre l'intégration européenne

De manière générale, le document de projet gouvernemental, qui doit encore être validé par les partis concernés, se prononce pour une poursuite de l'intégration européenne dans les domaines de la Défense ou de la politique d'immigration. Il se dit aussi prêt à augmenter la contribution allemande au budget de l'Union européenne.

Plus de deux mois après les élections législatives, les dirigeants politiques allemands n'ont toujours pas réussi à s'accorder sur la formation d'un gouvernement. Les socialistes du SPD, qui ont formé une grande coalition avec les conservateurs de la CDU d'Angela Merkel, ne veulent pas rééditer cette stratégie, mais sont prêts à soutenir un gouvernement minoritaire sous certaines conditions.

(Avec AFP)