Angela Merkel défend sa politique migratoire avant le congrès de la CDU

Par latribune.fr  |   |  568  mots
Congrès difficile en vue pour Angela Merkel
La chancelière allemande refuse de fixer une limite à la capacité d'accueil de réfugiés de l'Allemagne. Lundi et mardi, elle devra faire face à un congrès difficile.

Angela Merkel tient sa position sur les réfugiés. Avant le congrès de la CDU lundi qui s'annonce houleux, la chancelière n'entend pas céder à l'aile conservatrice sur la mise en place de contrôles plus stricts à la frontière germano-autrichienne et sur la mise en place d'une « limite haute » à l'entrée de migrants sur le territoire allemand. C'est ce qu'elle a fait savoir dans les colonnes du journal régional Augsburger Allgemeine Zeitung.

S'appuyer sur la Turquie et mieux surveiller les frontières de Schengen

Angela Merkel a certes reconnu « travailler à une baisse » du nombre de réfugiés arrivant sur le sol allemand. Mais elle a prévenu qu'il est « illusoire » de penser que « le problème peut être résolu à la frontière autrichienne. » Elle a alors répété les grands axes de sa stratégie : mieux protéger les frontières extérieures de la zone Schengen et de l'UE et coopérer avec la Turquie pour que ce pays réduise les sorties de réfugiés syriens de son territoire. « Un accord sur ces points et une résolution des conflits en Syrie et en Libye sont essentiels pour préserver la liberté de circulation en Europe », a indiqué la chancelière avant le sommet européen qui se tiendra les 17 et 18 décembre.

Les Européens ont déjà, à la demande de l'Allemagne, accordé 3 milliards d'euros à la Turquie dans ce but. Plus récemment, une forte pression a été exercée sur la Grèce pour que ce pays accepte de renforcer ses contrôles aux frontières, y compris celles vers l'ancienne république yougoslave de Macédoine (ARYM), qui ne fait partie ni de l'UE, ni de l'espace Schengen. Les Européens ont menacé la Grèce de sortir de la zone Schengen. Depuis, le gouvernement grec accepté davantage de concessions.

Pas de limite haute

La chancelière a, par ailleurs, refusé de céder sur la question des « limites » à l'acceptation des migrants, comme le réclame une partie de la CDU et la CSU bavaroise. « Si en tant que chancelière je fixe une limite et que cette limite n'est pas respectée parce que plus de gens viennent, alors je n'aurais pas tenu une promesse et les problèmes seraient plus importants, pas moins importants », a-t-elle affirmé.

Inquiétude électorale

Les 14 et 15 décembre, la chancelière va devoir faire face à un congrès difficile de la CDU. Plusieurs de ses compagnons de partis, dont certains ministres, ont mis en doute sa politique migratoire. Le vote des délégués en sa faveur et en faveur du texte sur les réfugiés permettra de connaître le niveau de mécontentement au sein du parti. Depuis septembre, les intentions de vote en faveur de la CDU et de la CSU s'effritent au bénéfice du parti eurosceptique et xénophobe Alternative für Deutschland (AfD). Un sondage INSA du 8 décembre donnait ainsi 35 % des intentions de voix à la CDU/CSU et 10 % à AfD. Une enquête Forsa du 9 donnait encore 38 % à la CDU/CSU et 8 % à AfD. En 2013, les Conservateurs avaient obtenu 42 % des voix, AfD 4,7 %. Au-delà des pertes sèches, l'entrée d'AfD au Bundestag réduirait les capacités de la CDU/CSU à former d'autres majorités que celle avec les Sociaux-démocrates, ce qui déplaît au sein du parti.