Après la démission fracassante de Liz Truss, Johnson et Sunak en piste pour Downing Street

Par latribune.fr  |   |  491  mots
Boris Jonhson et Rishi Sunak (Crédits : HENRY NICHOLLS)
L'ancien Premier ministre britannique Boris Johnson et son ancien ministre des Finances Rishi Sunak, qui a creusé l'écart dans la course pour la tête du gouvernement britannique, se sont rencontrés samedi soir.

La bataille pour le pouvoir s'accélère de l'autre côté de la Manche. Après la démission de Liz Truss, restée seulement 44 jours au pouvoir, trois noms ont émergé: l'actuelle ministre des Relations avec le Parlement Penny Mordaunt, qui a officialisé sa candidature vendredi, Rishi Sunak, qui avait perdu début septembre face à Liz Truss, et Boris Johnson, qui a démissionné en juillet après une succession de scandales. L'ex-Premier ministre a quitté le Parlement le 20 juillet en lançant "Hasta la vista, baby!".

Lire aussiLiz Truss, un naufrage économique en 44 jours

 "Pire idée en 46 ans"

 M. Sunak, dont la démission du gouvernement Johnson avait été suivie d'une soixantaine d'autres, est le premier à avoir dépassé vendredi soir le seuil des 100 parrainages requis pour espérer prendre la tête du parti conservateur et donc remporter Downing Street.

Boris Johnson aurait lui aussi dépassé les 100, selon James Duddridge, mais cela n'a pas été confirmé. Et il figure toujours loin derrière dans les médias qui font le décompte. Selon le site Guido Fawkes, qui suit de près les soubresauts de la course, Rishi Sunak avait samedi après-midi 128 parrainages, devant Boris Johnson (72) et Penny Mordaunt (25).

Les candidats ont jusqu'à lundi après-midi pour obtenir ces parrainages. Les 357 députés conservateurs voteront d'abord et, s'il reste deux candidats en lice, les 170.000 adhérents du parti devront les départager par un vote sur internet d'ici le 28 octobre. En cas de candidat unique, il entrerait directement à Downing Street en début de semaine. La partie se jouait samedi en grande partie en coulisses pour MM. Johnson et Sunak, qui sont à couteaux tirés depuis cet été, chacun tentant d'obtenir plus de parrainages, divisant encore les Tories.

L'économie britannique dans la tourmente

Cette course au pouvoir intervient alors que l'inflation a accéléré à 10,1% sur douze mois au Royaume-Uni, au sommet en 40 ans et la plus forte des pays du G7, ce qui en fait le principal problème pour la Banque d'Angleterre.

"Après la petite baisse du mois dernier" quand elle se situait à 9,9%, l'inflation est retournée à ses sommets du début de l'été", remarque Darren Morgan, directeur des statistiques économiques de l'Office nationale des statistiques (ONS).

Il note toutefois que si l'inflation reste "à un niveau historiquement élevé, les coûts auxquels sont confrontés les entreprises commencent toutefois à ralentir", notamment grâce à un net repli des cours du pétrole brut.

L'alimentation et les prix des hôtels comptent parmi les principales causes de l'envolée des prix sur un an en septembre, atténuée par une baisse des coûts de l'essence, des billets aériens, tandis que les voitures d'occasion ont moins augmenté que les années précédentes. "L'inflation reste le principal problème économique pour la Banque d'Angleterre et le gouvernement", relève Victoria Scholar, analyste de Interactive Investor.

(avec AFP)