Au Royaume-Uni, la reprise économique est plus rapide qu'en Europe

Par latribune.fr  |   |  647  mots
Près de six personnes sur dix ont reçu au moins une dose de vaccin début juin au Royaume-Uni, contre seulement 39% des européens, selon CovidTracker. (Crédits : LT)
FOCUS DATA. A Londres, l'indice PMI du secteur des services a atteint en mai son plus haut niveau depuis 24 ans, tiré par une vaccination massive de la population apte à retrouver bars et restaurants. En zone euro, la tendance est également à la hausse mais elle est moins dynamique que celle des Britanniques.

L'horizon se dégage pour les services en Europe. L'assouplissement des restrictions dope la croissance du secteur tertiaire. L'indice PMI des services - qui mesure la performance du secteur - a même atteint son plus haut niveau en mai depuis près de trois ans à 55,2, selon IHS Markit (un indice supérieur à 50 témoigne d'une expansion de l'activité). 

L'accélération est encore plus impressionnante au Royaume-Uni où l'indice a bondi à 62,9 en mai, un record depuis près de 30 ans. Londres serait-elle en train de confirmer sa longueur d'avance sur l'Europe ?

Le rebond économique se confirme au Royaume-Uni

Le secteur britannique des services a enregistré en mai la plus forte hausse de son activité depuis 24 ans avec la réouverture des pubs et des restaurants après des mois de fermeture, selon l'enquête d'IHS Markit. Avec 62,9 points en mai, l'indice atteint en effet son plus haut niveau depuis mai 1997 et dépasse l'estimation initiale qui le donnait à 61,8.

« Les résultats de la dernière enquête ouvrent la voie à un taux de croissance du PIB du Royaume-Uni spectaculaire au second trimestre 2021, tiré par le retour des clients dans les commerce dans une partie de l'économie après le confinement hivernal », explique Tim Moore, directeur économique d'IHS Markit.

L'avance de la levée des restrictions à Londres par rapport à l'Union européenne est-elle le résultat d'une campagne de vaccination réussie ? Démarrée deux semaines avant celle des Vingt-sept, la campagne de vaccination britannique a en effet été menée à tambour battant. Près de six personnes sur dix ont reçu au moins une dose de vaccin début juin au Royaume-Uni, contre seulement 39% des européens, selon CovidTracker.

Mais la croissance des services s'accélère également en Europe

Néanmoins, en zone euro, l'activité du secteur des services a également bondi en mai. Dans une moindre mesure certes, mais avec des résultats qui montrent que l'économie commence à sortir de sa léthargie. Grace à l'assouplissement des mesures de restriction sanitaires dans plusieurs pays, l'indice PMI des services a atteint son plus haut niveau depuis près de trois ans à 55,2 après 50,5 en avril, dépassant légèrement la première estimation, qui le donnait à 55,1, selon IHS Markit.

De plus, le PMI composite, qui combine les services et l'industrie manufacturière, considéré comme un bon baromètre de l'évolution de l'activité économique globale, atteint 57,1 après 53,8 en avril, son meilleur niveau depuis février 2018. La reprise britannique se confirme également dans cet indice mixte : il atteint son plus haut niveau depuis janvier 1998 à 62,9, après 60,7 en avril.

« Le vaste secteur des services de la zone euro est revenu à la vie en mai, entamant une reprise soutenue qui semble pouvoir se prolonger pendant tout l'été », commente Chris Williamson, chef économiste d'IHS Markit.

« Les entreprises ont fait état de la plus forte hausse de la demande depuis le début 2018, l'assouplissement des restrictions liées au Covid et les progrès de la vaccination ayant dopé la confiance. » La composante des nouvelles commandes de l'indice composite ressort à 58,4 après 53,4, au plus haut depuis juin 2006.

En France particulièrement, la levée d'une partie des mesures de confinement a permis à l'indice du secteur des services de remonter à 56,6 après 50,3 en avril, ce qui traduit la croissance de l'activité la plus soutenue depuis juillet dernier, précise IHS Markit.

L'indice PMI composite, qui combine les résultats de l'enquête des services avec ceux de l'industrie manufacturière, ressort ainsi en hausse à 57 après 51,6 en avril.

« L'augmentation de la demande, particulièrement sur le marché intérieur, a soutenu la reprise », précise Shreeya Patel, économiste d'IHS Markit. « Ceci dit, l'activité a été en partie freinée par des contraintes de capacités, le ralentissement de la hausse des effectifs ayant contribué à une augmentation marquée des commandes en attente. »

(Avec Reuters)