BCE : la légalité du QE sera examinée par la Cour de justice européenne

Par latribune.fr  |   |  290  mots
"Il y a des doutes quant à la compatibilité du programme avec l'interdiction du financement monétaire des déficits budgétaires", écrit la cour allemande dans un communiqué, demandant à la cour européenne de rendre son verdict rapidement.
Le programme de rachat de dettes par la BCE est considéré par ses détracteurs, notamment en Allemagne, comme un plan de sauvetage déguisé des Etats du Sud de l'Europe. L'affaire n'aura pas beaucoup d'impact sur les orientations de la BCE, car tout jugement définitif n'interviendra qu'après ou peu avant la fin de ce programme.

La Cour constitutionnelle allemande a annoncé mardi avoir refusé d'examiner un recours contre le programme de rachat d'actifs de 2.300 milliards d'euros de la Banque centrale européenne, dit d'assouplissement quantitatif ("quantitative easing" ou QE), renvoyant l'affaire devant la Cour de justice européenne.

Sachant que les "opérations monétaires sur titres" (OMT), un mécanisme d'urgence plus controversé de rachats d'obligations de la BCE mis en place durant la crise financière, ont déjà été validées, en ne leur imposant que quelques limites marginales, cette nouvelle plainte, lancée par des universitaires et des élus, semble avoir peu de chances d'aboutir.

Cela signifie également que tout jugement définitif n'interviendra qu'après ou peu avant la fin de ce programme, qui a été lancé il y a plus de deux ans et devrait commencer à être progressivement démantelé à partir de l'an prochain.

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Un programme contesté en Allemagne

Considéré comme un plan de sauvetage qui ne dit pas son nom de certains Etats lourdement endettés du Sud de l'Europe, ce programme est contesté par de nombreux Allemands, estimant qu'il revient à leur faire payer les risques encourus par d'autres. Ses détracteurs considèrent que le QE est un moyen de financement illégal de la BCE et disent que la Bundesbank, plus gros acheteurs de titres, ne devrait pas y participer.

"Il y a des doutes quant à la compatibilité du programme avec l'interdiction du financement monétaire des déficits budgétaires", écrit la cour allemande dans un communiqué, demandant à la cour européenne de rendre son verdict rapidement. La BCE n'était pas immédiatement disponible pour commenter.

(Avec Reuters)