Boris Johnson s'entoure d'eurosceptiques purs et durs et promet un Brexit avant fin octobre

Par latribune.fr  |   |  840  mots
(Crédits : Toby Melville)
Le nouveau Premier ministre britannique, Boris Johnson, s'est entouré mercredi d'eurosceptiques purs et durs dans son tout nouveau gouvernement, avec la promesse de quitter l'Union européenne le 31 octobre, avec ou sans accord.

Le nouveau Premier ministre britannique, Boris Johnson, s'est entouré mercredi d'eurosceptiques purs et durs dans son tout nouveau gouvernement, avec la promesse de quitter l'Union européenne le 31 octobre, avec ou sans accord.

Fils d'immigrés pakistanais, l'ancien banquier Sajid Javid a été nommé ministre des Finances, un poste stratégique dans le contexte du Brexit, en particulier en cas de sortie sans accord, qui pourrait générer de fortes turbulences économiques. Il était jusqu'à présent ministre de l'Intérieur, portefeuille récupéré par Priti Patel, 47 ans, dont les parents sont d'origine indienne, et qui est une ardente avocate du Brexit.

Promouvoir des femmes et des personnalités issues des minorités ethniques

Des nominations qui confirment aussi sa volonté, annoncée par ses proches, de promouvoir des femmes et des personnalités issues de minorités ethniques.

Boris Johnson a choisi un autre eurosceptique convaincu, Dominic Raab 45 ans, pour prendre la tête de la diplomatie britannique, un poste crucial en pleine crise des pétroliers avec l'Iran. Dominic Raab avait démissionné l'an dernier du gouvernement de Theresa May pour marquer son opposition à sa stratégie sur le Brexit, qu'il jugeait trop conciliante envers l'Union européenne. Il a aussi déclaré qu'il soutiendrait une suspension du Parlement, si nécessaire, pour permettre une sortie sans accord de l'UE sans passer par l'approbation des députés, si cela était nécessaire.

Sortie de l'UE avant le 31 octobre

Lors de son premier discours devant Downing Street, sous les yeux de sa compagne Carrie Symonds, 31 ans, Boris Johnson a promis de "sortir de l'UE le 31 octobre, sans conditions". Cette nouvelle date butoir, dans moins de 100 jours, a été fixée après deux reports du Brexit, initialement prévu le 29 mars en raison du rejet de l'accord de divorce conclu par Theresa May avec Bruxelles.

Boris Johnson a répété qu'il était prêt à une sortie sans accord, fustigeant le "pessimisme" des anti-Brexit, qui redoutent les conséquences économiques d'une rupture brutale après 46 ans d'union.

Il a nommé comme conseiller Dominic Cummings, directeur controversé de la campagne officielle en faveur du Brexit lors du référendum de juin 2016. Avant même qu'il n'arrive à Downing Street, plusieurs ministres ont claqué la porte du gouvernement, marquant ainsi leur opposition à l'éventualité d'une sortie sans accord de l'UE.

Si l'ancien maire de Londres est très populaire chez les militants conservateurs charmés par son énergie et des plaisanteries, il est loin de faire l'unanimité dans le grand public. Sa côte de popularité chez les Britanniques n'atteint que 31%, indique un sondage YouGov publié mercredi.

Son premier jour au pouvoir a été marqué par plusieurs accrocs: des militants écologistes de Greenpeace lui ont brièvement bloqué la route, alors qu'il se rendait en voiture au palais de Buckingham pour être investi par la reine. Et dans le centre de Londres, des milliers de personnes ont manifesté contre lui, certains tenant des pancartes proclamant : "Mettez Johnson à la porte" ou "Réveillez-moi de ce cauchemar".

Johnson a hâte de rencontrer Donald Tusk

Boris Johnson s'est dit persuadé d'obtenir un "meilleur accord" que celui de Theresa May, il lui reste à préciser sa stratégie. Les dirigeants de l'UE ont fait savoir qu'ils ne modifieraient pas l'accord de retrait, laborieusement conclu, qui fixe les conditions du divorce mais sont prêts à examiner de nouveau la déclaration politique, qui pose les bases de la future relation entre le Royaume-Uni et l'UE après le Brexit.

"J'ai hâte que l'on se rencontre afin de discuter - en détail - de notre coopération", a écrit mercredi à Boris Johnson Donald Tusk, le président du Conseil européen.

 Le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, a mis en garde Boris Johnson : "Suggérer qu'il puisse y avoir un tout nouvel accord, négocié en quelques semaines ou mois, n'est absolument pas réaliste", a-t-il déclaré mercredi à la RTE.

De l'autre côté de l'Atlantique, on se veut plus optimiste: le président américain Donald Trump, l'un des premiers à féliciter Boris Johnson, est persuadé qu'il sera "génial". Boris Johnson lui est parfois comparé.

Composition du gouvernement de Boris Johnson

Finances : Sajid Javid remplace Philip Hammond

Intérieur : Priti Patel remplace Sajid Javid

Affaires étrangères : Dominic Raab remplace Jeremy Hunt

Brexit : Stephen Barclay (maintenu)

Défense : Ben Wallace remplace Penny Mordaunt

Commerce : Liz Truss remplace  Liam Fox

Santé : Matt Hancock (maintenu)

Environnement : Theresa Villiers remplace Michael Gove

Education : Gavin Williamson remplace Damian Hinds

Culture : Nicky Morgan remplace Jeremy Wright

Entreprises : Andrea Leadsom Greg Clark

Logement Robert Jenrick remplace James Brokenshire

Travail et retraites : Amber Rudd (maintenue)

Justice : Robert Buckland remplace David Gauke

Développement international : Alok Sharma remplace Rory Stewart

Transports : Grant Shapps remplace Chris Grayling

Pays de Galles : Alun Cairns (maintenu)

Irlande du Nord : Julian Smith Karen Bradley

Ecosse Alister Jack remplace David Mundell

Président du Parti conservateurJames Cleverly remplace Brandon Lewis

Chargé des Relations avec le Parlement : Jacob Rees-Mogg remplace Mel Stride