Brexit : l'imbroglio continue, les députés britanniques reportent leur décision sur l'accord

Par latribune.fr  |   |  703  mots
(Crédits : REUTERS TV)
Les députés britanniques ont décidé samedi de reporter leur décision sur l'accord de Brexit conclu entre Londres et Bruxelles, ce qui contraindra le Premier ministre Boris Johnson à demander aux Européens un nouveau report du divorce sans enterrer l'accord. Boris Johnson ne veut pas renégocier un tel report.

Les députés britanniques ont décidé samedi de reporter leur décision sur l'accord de Brexit conclu entre Londres et Bruxelles, ce qui contraindra le Premier ministre Boris Johnson à demander d'ici à samedi soir aux Européens un nouveau report du divorce sans enterrer l'accord.

Johnson obligé de demander un report du Brexit

L'amendement en ce sens, déposé par le député Oliver Letwin, a été approuvé à 322 voix pour et 306 voix contre. Il vise à donner plus de temps aux députés pour étudier dans le détail les lois d'application nécessaires à sa mise en oeuvre de l'accord sans risquer un "no deal" le 31 octobre s'ils n'ont pas fini. Ce travail d'examen de l'accord doit commencer la semaine prochaine. En vertu d'une autre loi récente, Boris Johnson se retrouve donc forcé de demander aux Européens un report du Brexit de trois mois.

Les partisans de ce texte craignaient que, même si l'accord était approuvé samedi sur le principe, les lois d'application ne soient pas votées à temps pour le 31 octobre, provoquant un "no deal" accidentel. Par ailleurs, selon eux, les partisans d'un Brexit dur auraient pu aussi être tentés de saboter les lois d'application pour précipiter volontairement un "no deal".

Johnson veut un Brexit le 31 octobre

Dans tous les cas, les débats sur la mise en oeuvre du texte s'annoncent animés et le calendrier est très serré. De son côté, Boris Johnson ne cesse de répéter qu'il sortira son pays de l'UE quoi qu'il arrive le 31 octobre. Il a encore redit ce samedi sa détermination à sortir son pays coûte que coûte de l'UE le 31 octobre, malgré le vote des députés le contraignant à demander un report à Bruxelles.

"Je ne négocierai pas de report avec l'UE", a déclaré Boris Johnson après ce revers au Parlement.

Il a regretté que le vote historique qui était prévu samedi sur son accord de divorce avec Bruxelles soit désormais" vidé de son sens".

Selon Jacob Rees-Mogg, ministre chargé des Relations avec le Parlement, un nouveau vote sur l'accord sera organisé lundi mais cette décision revient au président de la Chambre des communes, John Bercow, qui a dit qu'il se prononcerait sur la question lundi.

"Un délai supplémentaire n'est dans l'intérêt de personne", dit l'Elysée

La Commission européenne a "pris acte" samedi du vote des députés britanniques reportant la décision sur l'accord de Brexit et intimé au gouvernement de Boris Johnson de lui donner la marche à suivre "dès que possible".

"C'est au gouvernement britannique de nous informer sur les prochaines étapes dès que possible", a réagi dans un tweet Mina Andreeva, porte-parole de l'exécutif européen, peu après le revers essuyé par le Premier ministre britannique devant son Parlement.

Du côté de l'Elysée, on déclare qu''un délai supplémentaire n'est dans l'intérêt de personne". Emmanuel Macron a demandé à Boris Johnson avec qui il s'est entretenu juste après le vote une clarification rapide sur l'accord sur le Brexit entre l'Union européenne et le Royaume-Uni.

"Maintenant le moment de vérité est arrivé", a réagi samedi soir l'eurodéputée LREM Nathalie Loiseau sur BFMTV, jugeant que le Royaume-Uni n'avait "pas 36 manières de quitter l'Union européenne: soit avec un accord - celui négocié avec Michel Barnier -, soit sans accord. Soit les Britanniques se disent finalement que cette sortie est absurde et ils mettent l'accord ou le maintien dans l'UE au référendum", a-t-elle détaillé.

"Mais on ne peut pas acheter du temps pour du temps (...) Il faut aussi que le parlement britannique assume ses responsabilités", a-t-elle ajouté, comparant le report de la décision des députés britanniques sur l'accord de Brexit à "un refus d'obstacle".

Elle a assuré qu'il n'y avait "pas de meilleur accord possible que celui sur la table, et donc nous avons besoin (...) que les Britanniques nous disent oui ou non, et s'ils disent non, qu'ils disent ce qu'ils sont prêts à faire", a insisté la députée européenne.

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