Brexit : le bras de fer continue entre Johnson et le Parlement britannique

Par latribune.fr  |   |  598  mots
(Crédits : Hannah Mckay)
Il n'y aura pas de nouveau débat ce lundi 21 octobre sur l'accord de Brexit à la Chambre des communes, a annoncé aujourd'hui son président, John Bercow, repoussant une ultime tentative de Boris Johnson visant à faire ratifier le texte de manière accélérée. L'Allemagne évoque l'hypothèse d'un "court report technique" du Brexit.

Le bras de fer continue entre Boris Johnson et le Parlement britannique. Deux jours après le refus de ce dernier de voter l'accord de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne arraché la semaine dernière par Londres et Bruxelles, le président de la Chambre des communes, John Bercow, a refusé que les députés votent sur le texte. Le "speaker" s'est justifié en expliquant que les députés s'étaient déjà prononcés à ce sujet samedi en adoptant un amendement qui reporte tout vote sur le Brexit tant que la législation nécessaire à son application n'a pas été votée au Parlement.

"En résumé, la motion présentée aujourd'hui est la même que celle qui avait été présentée samedi et la Chambre a pris sa décision à ce sujet. Les circonstances aujourd'hui sont les mêmes que samedi", a-t-il déclaré devant les députés. "Ma décision est par conséquent que la motion ne sera pas débattue aujourd'hui car ce serait répétitif et désordonné."

John Bercow a invité le gouvernement de Boris Johnson à soumettre les projets de loi d'application du Brexit à l'examen du Parlement, l'assurant de la pleine coopération des Communes pour les examiner jusqu'à la fin du mois. Ces textes doivent être examinés au Parlement à partir de ce mardi. Le gouvernement a indiqué espérer terminer jeudi, quitte à faire siéger les députés jusque tard dans la soirée. Il estime avoir une majorité pour soutenir son accord, qui permet une sortie en douceur assortie d'une période de transition courant au moins jusqu'à fin 2020.;

"Court report technique" du Brexit?

Samedi, à l'issue de la décision du Parlement de ne pas voter l'accord, Boris Johnson a été obligé de demander un report de la date de sortie, pour l'heure prévue au 31 octobre, même s'il reste opposé à tout nouveau report. Si le gouvernement ne parvient pas à faire ratifier le texte dans les temps, "un court report technique" est possible, a déclaré lundi à Berlin le ministre des Affaires étrangères allemand, Heiko Maas.

Paris a répété qu'un "délai supplémentaire" ne "serait dans l'intérêt de personne". La décision d'accepter un nouveau report devra être prise à l'unanimité par les dirigeants européens.

Nouveau référendum ?

Pour autant, l'opposition entend bien mettre des bâtons dans les roues en présentant des amendements. Surtout, certains rêvent d'un deuxième référendum. Keir Starmer, chargé du Brexit au sein du Labour, a en effet déclaré dimanche à la BBC que l'accord de Brexit devait être soumis au vote des Britanniques lors d'un référendum, un scrutin en faveur duquel des centaines de milliers de personnes ont manifesté à Londres samedi.

Le Parti travailliste va aussi pousser en faveur d'un amendement contraignant Londres à demander à l'UE de rester dans une union douanière, ce qui "nous ramènerait à la case départ", a mis en garde la ministre du Commerce Liz Truss dans les colonnes du Daily Telegraph. Cette option avait en effet été examinée puis rejetée par le Parlement il y a quelques mois.


"Si nous ne partons pas (de l'UE) ce sera parce que le Parlement a empêché le gouvernement de faire ce à quoi il s'était engagé", a déclaré un ministre haut placé au quotidien The Times, estimant que la seule façon de sortir de l'impasse était d'organiser des élections anticipées afin de redonner une majorité au chef du gouvernement.