Brexit : le ton monte entre le Royaume-Uni et l'UE

Par AFP  |   |  608  mots
(Crédits : Hannibal Hanschke)
Michel Barnier, négociateur en chef de l'UE, prévient Londres qu'aucune remise en question de ce qui a été signé ne sera acceptée. Le Premier ministre britannique quant à lui fait monter la pression en indiquant vouloir trouver un accord avant le 15 octobre.

"Tout ce qui a été signé dans le passé doit être respecté", a averti lundi le négociateur en chef de l'UE sur le Brexit Michel Barnier, réagissant à un article de presse évoquant une possible remise en cause de parties clés de l'accord de sortie du Royaume-Uni de l'UE.

"C'est le gage de la confiance pour l'avenir", a-t-il insisté sur la radio France Inter alors que, selon le Financial Times, le gouvernement britannique envisage une nouvelle législation qui menacerait les compromis trouvés sur le statut de l'Irlande du Nord dans les relations commerciales avec l'UE ainsi que sur les aides d'Etat.

Pas de frontière physique en Irlande

Le protocole irlandais vise à éviter le retour d'une frontière physique sur l'île d'Irlande à la fin de la période transitoire post-Brexit en décembre, durant laquelle le Royaume-Uni reste soumis aux règles européennes. Il prévoit que l'Irlande du Nord, province britannique, fasse partie du territoire douanier du Royaume-Uni. Mais si des marchandises y transitent avant d'entrer dans l'UE, les autorités britanniques devront alors appliquer les droits de douanes de l'UE.

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"Ce protocole est une condition pour préserver la paix, pour préserver l'intégrité du marché intérieur. C'est une aussi une précondition pour la confiance entre nous", a martelé Michel Barnier.

"Pas de frontière terrestre, ça c'est la condition de la paix depuis la fin du conflit il y a une vingtaine d'années", a-t-il insisté. "C'est la condition d'une économie unie et cohérente sur toute l'île et c'est la condition aussi pour que le Marché unique soit respecté", a-t-il ajouté.

Michel Barnier a par ailleurs démenti des informations de presse britanniques affirmant qu'il allait être écarté des négociations afin de débloquer les discussions avec Londres. "Je négocie au nom des 27 chefs d'Etat et de gouvernement, qui me font confiance", a-t-il relevé. "Je suis sous son autorité directe, cette question ne se pose pas", a-t-il également dit, interrogé sur une possible perte de confiance auprès de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Le négociateur européen a rejeté également les accusations de son homologue britannique David Frost selon qui l'UE veut faire du Royaume-uni un "Etat-vassal".

"Je comprends ce sentiment, c'est même la raison d'être du Brexit de vouloir être solitaire plutôt que de rester solidaire. Nous respectons cette volonté d'autonomie, pour autant nous ne remettons jamais en cause la souveraineté britannique et nous demandons qu'ils respectent la nôtre", a-t-il expliqué.

De son côté, Boris Johnson a déclaré ce lundi que "l'UE a été très claire au sujet du calendrier. Moi aussi. Il doit y avoir un accord avec nos amis européens d'ici au Conseil européen le 15 octobre pour qu'il entre en vigueur d'ici à la fin de l'année". Si ce n'est pas le cas, Londres se retirera des négociations et "acceptera" ce résultat, redouté des milieux d'affaires pour ses potentielles conséquences économiques désastreuses en période déjà difficile en raison de la pandémie de coronavirus.

Le Royaume-Uni a formellement quitté l'UE le 31 janvier, près de quatre ans après un référendum historique marquant la fin de presque 50 ans d'appartenance à l'Union européenne. Mais il reste régi par la réglementation européenne jusqu'à la fin de l'année, tandis que les deux parties tentent de conclure un accord de libre-échange.

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