Brexit : les sept prochains jours seront "cruciaux" selon Theresa May

Par latribune.fr  |   |  609  mots
"Rien n'est convenu tant que tout n'est pas convenu", a déclaré Theresa May. (Crédits : POOL New)
La Première ministre britannique a indiqué dimanche dans une interview à Sky news qu'elle retournera la semaine prochaine discuter à Bruxelles le projet d'accord sur le Brexit négocié avec l'Union européenne, très contesté au Royaume-Uni.

Theresa May, dont le projet d'accord sur le Brexit négocié avec l'Union européenne est très contesté, a indiqué dimanche qu'elle retournerait discuter à Bruxelles cette semaine. Après une "semaine difficile" de son propre aveu, avec plusieurs défections au sein de son gouvernement en raison de désaccords sur le compromis trouvé, Theresa May a déclaré que les sept prochains jours allaient être "cruciaux".

"Il y a en effet plus de négociations en cours et rien n'est convenu tant que tout n'est pas convenu", a-t-elle déclaré dans une interview à la chaîne de télévision Sky news.

Après avoir décroché un projet d'accord sur le Brexit, annoncé mercredi soir, la cheffe du gouvernement britannique va retourner à Bruxelles pour discuter de la "relation future" entre le Royaume-Uni et l'Union européenne. Elle a indiqué qu'elle rencontrerait le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

"Pas d'approche différente"

Dans une interview accordée au Sun dans son édition du dimanche, Theresa May dit toutefois ne pas voir d'alternative à l'accord négocié.

"Il n'y a pas d'autre accord sur la table. Il n'y a pas d'approche différente sur laquelle nous pourrions nous entendre avec l'Union européenne", soutient-elle .

"Si les députés rejettent l'accord, nous reviendrons simplement au point de départ. Cela signifie plus de divisions, plus d'incertitudes et un échec sur la réponse à apporter au vote des Britanniques", ajoute la ministre.

La menace d'un vote de défiance

Fragilisée par des départs au sein de son gouvernement, dont celui de son ministre du Brexit, motivés notamment par le sort particulier réservé à la province britannique d'Irlande du Nord après la sortie de l'UE prévue le 29 mars 2019, Theresa May est en outre menacée d'un vote de défiance. Celui-ci serait déclenché s'il est demandé par 15% du groupe tory au Parlement - soit 48 députés.

"De ce que j'en sais, (ce seuil) n'a pas été atteint", a déclaré la Première ministre, ajoutant qu'un changement de leader ne "faciliterait pas les négociations".

Au sein même de son gouvernement, un groupe de cinq ministres eurosceptiques tente de la persuader de modifier son projet d'accord sur le Brexit, selon les médias britanniques. Les noms de Michael Gove (Environnement), Liam Fox (Commerce international), Chris Grayling (Transports) et Penny Mordaunt (Développement international), Andrea Leadsom (Relations avec la Chambre des Communes) et Andrea Leadsom (Relations avec la Chambre des Communes) sont évoqués .

Penny Mordaunt, Dominic Raab et cinq autres figures du parti conservateur - dont l'ancien secrétaire du Foreign Office Boris Johnson et l'ancien ministre du Brexit David Davis - "préparent activement" une éventuelle campagne pour prendre le poste de Premier ministre, indique en outre le Sunday Times, en rapportant par ailleurs que des contingents seraient prêts à être déployés sur le territoire pour maintenir l'ordre public au cas où il n'y aurait "pas d'accord" sur le Brexit.

Corbyn opposé au texte

Le chef du Labour, principal parti d'opposition, Jeremy Corbyn a prévenu dimanche que son parti ne voterait pas pour le texte qui doit être présenté au Parlement britannique en décembre. Il a enjoint Theresa May de "retourner à Bruxelles" et de renégocier pour obtenir "un arrangement douanier permanent avec l'Union européenne" et une "garantie sur les droits".

Il a aussi estimé qu'un second référendum sur le Brexit, une idée qui a gagné du terrain ces derniers mois, est "une option pour l'avenir mais pas pour aujourd'hui". Theresa May l'exclut catégoriquement.

(Avec AFP et Reuters)