Brexit : les six propositions majeures du Royaume-Uni pour sortir de l'Europe

Par latribune.fr  |   |  752  mots
Theresa May a convaincu les défenseurs d'un Brexit dur au sein de son gouvernement de la soutenir sur son projet de "zone de libre-échange pour les biens" dans l'UE. (Crédits : Axel Schmidt)
Le gouvernement britannique a présenté vendredi sa proposition sur les futures relations entre l'Union européenne et le Royaume-Uni après le Brexit, centrée autour de la création d'une "zone de libre échange".

La Première ministre britannique Theresa May s'est enfin accordée avec son gouvernement autour d'une ligne commune sur le Brexit dans l'espoir d'accélérer les négociations sur la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne (UE), prévue le 29 mars 2019. Alors qu'il reste neuf mois au Royaume-Uni avant de quitter l'UE et trois mois pour trouver un accord avec l'UE, Theresa May subit une pression intense de la part des Européens et des entreprises pour qu'elle dévoile sa vision sur les négociations.

"Aujourd'hui, lors de discussions approfondies, le gouvernement s'est entendu sur une position commune pour les futures négociations avec l'Union européenne", a annoncé dans un communiqué, Theresa May. "Désormais, nous devons tous accélérer les négociations pour offrir le futur prospère et sûr que notre peuple mérite".

Après des heures de négociations avec ses ministres lors d'un séminaire à Chequers, sa résidence de campagne située à 60 km de Londres, Theresa May a convaincu les défenseurs d'un Brexit dur au sein de son gouvernement de la soutenir sur son projet de "zone de libre-échange pour les biens" dans l'UE. Theresa May s'est montrée prudente quant à l'accueil réservé par Bruxelles à sa nouvelle proposition. "Cette une proposition qui, je crois, sera bonne pour le Royaume-Uni et bonne pour l'Union européenne et j'espère qu'elle sera accueillie positivement", a-t-expliqué dit devant des journalistes. Sur Twitter, le négociateur européen pour le Brexit, Michel Barnier, a salué l'accord: "Nous allons étudier les propositions pour voir si elles sont réalistes".

"C'est une nouvelle étape importante dans nos négociations avec l'UE (...) Mais évidemment nous avons encore beaucoup à faire avec l'UE pour nous assurer que nous allons arriver au bout en octobre", a-t-elle tempéré.

Zone de libre échange

"Notre proposition créerait une zone de libre échange entre le Royaume-Uni et l'UE avec un ensemble de règles communes pour les biens industriels et les produits agricoles", a déclaré la Première ministre Theresa May. Londres souhaite également que le Parlement britannique puisse rejeter de futures règles qui ne lui conviendraient pas, tout en acceptant les "conséquences" que cela pourrait impliquer.

"Souplesse" pour les services

La proposition britannique prévoit que le secteur des services fasse l'objet "d'arrangements différents", par rapport aux biens, pour conserver une "souplesse" de fonctionnement, notamment vis à vis des marchés hors UE. Londres accepte la fin du "passeport financier", qui permet aux sociétés de proposer leurs services sans entrave dans l'UE depuis le Royaume-Uni, et propose des accords pour "préserver les avantages mutuels des marchés intégrés et protéger la stabilité financière".

Fin de la libre circulation

La proposition britannique souhaite mettre "fin" à libre circulation des personnes pour "redonner" au Royaume-Uni le contrôle de sa politique migratoire. Londres aspire toutefois à un dispositif permettant aux citoyens britanniques et de l'UE de "continuer à voyager dans les territoires des uns et des autres", d'y faire des études ou de travailler.

Un cadre juridique

Le Royaume-Uni souhaite la mise en place d'un "cadre institutionnel commun" pour permettre le bon fonctionnement de la future relation avec l'UE, avec un mécanisme de résolution des conflits et un système d'arbitrage indépendant. Londres confirme également son intention de quitter la juridiction de la Cour de justice de l'UE, mais souligne que les tribunaux britanniques pourraient tenir compte de la réglementation européenne pour les affaires tombant sous le coup de "règles communes".

Droits de douane et frontières

Le gouvernement britannique propose d'appliquer à ses frontières "les droits de douane et règles commerciales du Royaume-Uni aux biens destinés au Royaume-Uni, et les droits de douane et règles commerciales de l'UE pour les biens destinées à l'UE". Selon Londres, ce système permettrait d'éviter les contrôles douaniers entre le Royaume-Uni et l'UE, une manière de résoudre l'épineuse question d'un rétablissement d'une frontière physique entre l'Irlande et l'Irlande du Nord.

Absence d'accord

Le gouvernement britannique réaffirme qu'il est dans l'intérêt des deux parties de parvenir à un accord sur le Brexit, prévu le 29 mars 2019. Mais, alors que la date fatidique se rapproche, il souligne aussi la nécessité d'"intensifier" le travail de préparation pour faire face à tous les scénarios possibles - en particulier celui d'une éventuelle sortie de l'UE sans accord avec Bruxelles.