Jaguar dit qu'un Brexit "dur" menacerait son avenir au Royaume-Uni

Les "désertions" d'industriels britanniques se multiplient. Menaçant de filer à l'anglaise, ce fleuron de l'automobile de luxe, fournisseur pendant des décennies de Sa Majesté la Reine d'Angleterre, a alerté sur la nécessité de maintenir "un commerce libre et fluide avec l'UE et un accès sans restriction au marché unique", arguant qu'"un Brexit dur coûterait plus de 1,2 milliard de livres chaque année à Jaguar Land Rover". Des déclarations qui ont fait chuter en Bourse le titre de la maison mère indienne Tata à son plus bas niveau depuis cinq ans...
(Crédits : Jaguar)

Jaguar Land Rover (JLR) , le premier constructeur automobile britannique (et emblématique fournisseur de Sa Majesté la Reine d'Angleterre pendant quatre décennies) a déclaré jeudi qu'un Brexit "dur" lui coûterait 1,2 milliard de livres (1,35 milliard d'euros) par an, ce qui l'amènerait à réduire ses activités au Royaume-Uni.

"Nous avons besoin de plus de certitude pour continuer à investir massivement au Royaume-Uni et protéger nos fournisseurs, nos clients et nos 40.000 salariés en Grande-Bretagne", a déclaré son directeur général, Ralf Speth, dans un communiqué publié mercredi soir.

Soutien absolu de la maison mère indienne Tata

Les propos de Jaguar Land Rover (JLR), qui réunit deux marques automobiles emblématiques au Royaume-Uni, font écho à ceux d'autres sociétés qui redoutent l'impact sur leurs activités d'une sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne sans accord commercial.

"Le récent communiqué de JLR ne fait que réaffirmer qu'un Brexit qui accroît la bureaucratie et qui réduit la productivité et la compétitivité de l'industrie britannique n'est dans l'intérêt de personne", a déclaré de son côté Tata Motors , la maison mère indienne de JLR.

Le constructeur automobile a aussi souligné la nécessité "d'un commerce libre et fluide avec l'UE et d'un accès sans restriction au marché unique".

"Un Brexit dur coûterait plus de 1,2 milliard de livres chaque année à Jaguar Land Rover. Nous serions donc forcés d'ajuster drastiquement notre profil de dépenses", a précisé Ralf Speth.

Il ajoutait :

"Nous avons dépensé environ 50 milliards de livres au Royaume-Uni au cours des cinq dernières années et nous prévoyons d'en dépense 80 milliards de plus sur les cinq prochaines années. Tout cela serait compromis en cas d'issue défavorable."

La société mère indienne, Tata, malmenée en Bourse

Ces déclarations ont contribué à la baisse de l'action Tata sur le marché indien: en fin de séance, le titre cédait 1,67% après être tombé un peu plus tôt à son plus bas niveau depuis plus de cinq ans.

JLR a représenté près de 77% du chiffre d'affaires du groupe indien sur l'exercice fiscal clos fin mars.

Vendredi, nouvelle réunion à haute tension pour Theresa May

La Première ministre britannique, Theresa May, doit réunir son gouvernement vendredi pour décider de la stratégie à adopter dans le cadre des négociations en vue du départ du pays de l'Union européenne.

Cette réunion est jugée capitale par de nombreux observateurs en raison du flou qui continue d'entourer les pourparlers avec Bruxelles à moins de neuf mois de l'échéance de mars 2019, à laquelle la sortie de l'UE est censée être effective.

Les désertions d'industriels britanniques continuent

Plusieurs membres du gouvernement britannique ont récemment critiqué de grands groupes présents en Grande-Bretagne, estimant que leurs déclarations sapaient la position de Theresa May.

Ferrovial, le groupe espagnol spécialisé dans l'exploitation d'infrastructures, a dit le mois dernier envisager de transférer sa holding chapeautant ses activités internationales d'Oxford vers Amsterdam.

Airbus a également mis en garde sur les conséquences de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, déclarant qu'un Brexit sans accord sur les futures relations commerciales avec l'UE l'obligerait à reconsidérer sa position à long terme dans le pays.

Lire aussi : Airbus met la pression sur Theresa May pour éviter un Brexit dur

Quant à l'allemand Siemens, il a jugé que la Grande-Bretagne devait rester dans l'union douanière de l'UE, contrairement à ce que Londres envisage.

JPMorgan, Bank of America, Goldman Sachs... le secteur de la banque et de la finance fait partie de ceux qui ont été les plus prompts à prendre leurs dispositions face à la perte du passeport financier européen.

Lire aussi : Brexit : 2 ans après, où en sont les relocalisations vers Paris ?

Lire aussi : Brexit : JP Morgan pourrait transférer 200 banquiers à Paris

Lire aussi : Brexit : Goldman Sachs va relocaliser en masse à Paris et Francfort

(Avec Reuters)

Commentaires 27
à écrit le 06/07/2018 à 16:01
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Je partage l’analyse d@atlee. Il faut qu’on nous explique en quoi les conditions actuelles qui permettent une fabrication pour l’export a des couts avantageux, fait peur aux financiers. Le monde de la finance, boursicoteurs, spéculateurs ou rentiers...

à écrit le 05/07/2018 à 23:55
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il faudra m'expliquer leurs calculs à jaguar : comment une livre qui a chuté de 20% avec l'annonce du brexit et qui aboutit en toute logique à une baisse du coût du travail anglais de ces mêmes 20% ainsi qu'une baisse des prix des produits intermédia...

à écrit le 05/07/2018 à 22:22
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Le plus ironique c'est que les britanniques ont pesé de tout leur poids pour que l'UE devienne un espace de libre-échange d'inspiration libérale. Et maintenant ils quittent l'UE ... Bref le RU, grande nation commerciale et de la finance est prête ...

le 06/07/2018 à 7:43
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De quoi vous mêlez-vous c' est leur sujet pas le vôtre ....? Le seul frein au Brexit négocié dans l' intérêt des deux parties mais aussi de l' Angleterre est d' avoir installé à dessin T May soit une pro remain pour tente...

le 06/07/2018 à 10:41
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@Marc HAssin Th May n'a jamais été une remain, ellle est comme tous les Brexiters naifs, inconséquents, et populistes : le Brexit est une erreur sans nom, à rebours complet des intérêts vitaux de l'UK, et ce n'est que quand on rentre dans le dure de...

à écrit le 05/07/2018 à 21:01
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Pas grave, on roule en Rolls.

à écrit le 05/07/2018 à 19:38
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Me souviens d un certain Citoyen Blasé qui nous disait, avec son ton sympathique habituel, que les Rosbifs avaient tout compris, qu ils allaient misé à fond sur l'industrie...je me marre, mais me marre!!!!

le 06/07/2018 à 0:19
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Pourquoi ..? Brexit : deux ans après, où en sont les relocalisations vers Paris ? Les transferts de banquiers depuis Londres annoncés dans la foulée du référendum du 23 juin 2016 tardent à se matérialiser. HSBC, qui avait promis 1 000 relocali...

le 06/07/2018 à 4:58
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J'ajoute que ce dernier a crie "hourra" quand le peroxyde americain eu decide de mesures de retorsion a l'encontre de l'Europe, de la Chine et de bien d'autres encore. On voit le resultat. Y'a pas, c'est un expert, et en tous domaines.

le 06/07/2018 à 10:44
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@gedeon, le Brexit N'A PAS EU LIEU!!!!!!! UK est toujours dans l'UE , les conséquences vont se faire sentir sur le long terme.

à écrit le 05/07/2018 à 15:29
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La raison est-elle réellement le Brexit? elle n'est pas belle la mondialisation on gagne sur le cout du travail, des partenariats, de la capitalisation et au passage (peut être) quelques bonnes subventions et dire qu'en 70 nous faisions Concorde. Pou...

à écrit le 05/07/2018 à 14:26
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l'UE a sauvé l'Angleterre de la faillite, quoiqu'en disent les Brits car Mme Thatcher a pu appliquer des recettes ultra-libérales qui on attiré toutes les entreprises, notamment les banques, avec comme perspective le marché européen ouvert. Ce qui...

le 05/07/2018 à 15:06
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Le Royaume-Uni aurait eu une solution très simple pour gérer la pression migratoire, ç'aurait été de se joindre à l'accord de Schengen et d'appliquer le réglement de Dublin.

à écrit le 05/07/2018 à 14:05
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Les britanniques doivent sortir de l'UE depuis le temps que le dit De Gaulle !

le 05/07/2018 à 14:46
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"depuis le temps que le dit De Gaulle !" Hum... ça fait certainement plus de temps qu'il ne le dit plus !

à écrit le 05/07/2018 à 13:50
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Sachant que l'UE va craquer de toute part, aucune crainte a avoir!

le 05/07/2018 à 15:08
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L'UE a bien survécu à la crise de la dette, il est moins évident qu'elle survive à celle des migrants même si le flot a été significativement réduit.

le 05/07/2018 à 16:27
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... la crise de la dette n'est pas fini !!!! elle a été multipliée par 10 !!! et ca peut pété a tous moment ... ca feras très mal ! ....

le 05/07/2018 à 22:04
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L'UE va bien tenir jusqu'au 29 mars 2019 date du Brexit , à partir de là , si le Brexit est une réussite pour les britanniques, ça sera à terme la fin de l'UE. Par contre si le Brexit génère chômage, perte de compétitivité et récession, alors les p...

à écrit le 05/07/2018 à 11:37
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la commission européenne est contre le protectionnisme ; qu'attend -elle pour proposer au gouvernement britannique un accord post-brexit avec zéro droits de douane pour les échanges commerciaux entre l'EU et UK ?

le 05/07/2018 à 19:36
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si vous pensez que ce sont les droits de douane le problème c'est que vous ne connaissez strictement rien ni à' l économie ni au commerce international. Commencez par relire (lire?) l'article et les décla du groupe. Après allez vous renseigner su...

à écrit le 05/07/2018 à 11:18
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Si Jaguar a des difficultés pour exporter ses produits vers l'UE, qui est un de ses marchés clé, fatalement le cours de la maison mère va baisser en réaction à cette mauvaise nouvelle potentielle. Je ne vois rien de choquant la dedans c'est aux brita...

le 05/07/2018 à 11:33
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"c'est aux britanniques de scier la branche sur laquelle ils sont assis avec le Brexit" Essayez au moins de comprendre ce que vous copiez... -_- Désespérant.

à écrit le 05/07/2018 à 11:05
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"Des déclarations qui ont fait chuter en Bourse le titre de la maison mère indienne Tata à son plus bas niveau depuis cinq ans..." Bref encore un communiqué du néolibéralisme des propriétaires d'outil de production qui toujours aussi peu courageu...

le 05/07/2018 à 15:20
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Où est le problème ? Il est évident que les constructeurs automobiles implantés au RU (Nissan qui y produit le Qashqaï, BMW (Mini), PSA (Open/Vauxhall), Tata (Jaguar Land Rover) dont la production est largement exportée vers l'UE ont gros à perdre d'...

le 05/07/2018 à 16:02
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@ prêcheur Comment voulez vous que j'accorde une quelconque crédibilité à quelqu'un qui a hurlé au loup avant même le vote des anglais ? Depuis 3 ans je ne peux que constater que vous vous plantez dans vos analyses, alors certes l'échec c'est...

le 05/07/2018 à 19:03
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Vite un Frexit, oui en effet et ce serait un ..must qui sauverait l' économie française de la mort économique qui s' est emparées du pays depuis l' entrée dans cette entité supra nationale qu' est l' UE arbitraire -et c' es...

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