Calais : Londres débloque une nouvelle enveloppe de 10 millions d'euros

Par latribune.fr  |   |  608  mots
Le plan, signé jeudi 20 août à Calais entre le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et son homologue Theresa May, prévoit que la Grande-Bretagne alloue "des moyens supplémentaires" pour sécuriser le site d'Eurotunnel. Chaque soir, des milliers de migrants tentent de s'introduire dans le tunnel sous la Manche pour rejoindre la Grande-Bretagne.
La Grande-Bretagne a annoncé le déblocage d'une enveloppe de 10 millions d'euros sur deux ans pour la prise en charge des migrants à Calais. En septembre 2014, Londres avait déjà débloqué 15 millions d'euros pour sécuriser le port de Calais. Dans le même temps, Londres et Paris se sont engagés à créer un centre de commandement et de contrôle commun.

Le gouvernement britannique consacrera 10 millions d'euros sur deux ans à la prise en charge des migrants à Calais, dans le cadre d'un accord franco-britannique. Il prévoit également un renforcement de la coopération policière pour lutter contre les filières de trafic illicite de migrants.

Ce montant vient s'ajouter à une contribution de 15 millions d'euros sur trois ans, annoncée en septembre 2014, pour sécuriser le port de Calais.

Le plan, signé jeudi 20 août à Calais entre le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et son homologue Theresa May, prévoit que la Grande-Bretagne alloue "des moyens supplémentaires" pour sécuriser le site d'Eurotunnel. Cet accord exprime la volonté de créer un "commandement unifié" sous la houlette de deux responsables français et britannique pour lutter contre les réseaux criminels.

L'accord prévoit un volet "humanitaire"

Sur le plan humanitaire, l'accord prévoit d'"intensifier l'observation" des migrants pour "identifier les plus vulnérables et les victimes potentielles de la traite", notamment les femmes et les enfants, dans l'idée de les informer et les placer en lieu sûr, "ce qui implique des capacités de logement et de prise en charge pour notamment empêcher que puissent avoir accès à ces populations vulnérables tous ceux qui cherchent à les exploiter".

L'idée est aussi de favoriser les retours volontaires vers les pays d'origine, avec la mise en place de campagnes d'information et de programmes d'aide au retour.

Londres s'engage à mettre en place des hébergements

L'accord veut aussi augmenter les capacités de traitement des demandes d'asile et dans ce cadre "le gouvernement britannique apportera une aide (...) pour la mise en place d'hébergements dédiés, situés à une distance significative de Calais". L'objectif est notamment de "diminuer la pression migratoire" dans la région de Calais où le ministère de l'intérieur évalue à 3000 le nombre de migrants.

Le texte précise que "dans leur ensemble, ces dispositions bénéficieront d'un soutien financier du gouvernement britannique à hauteur de 5 millions d'euros par an pendant deux ans".

Sur le plan sécuritaire "le Royaume-Uni va apporter des moyens" pour sécuriser le site du tunnel et aider Eurotunnel à "augmenter ses effectifs dédiés à la sécurité". Une nouvelle salle de contrôle va être créée et "nous allons déployer des équipes supplémentaires de fouille du fret 24h/24 et 7 jours/7 pour réduire le nombre de passagers en situation irrégulière".

Contrôles renforcés

Pour lutter contre les réseaux de passeurs, les policiers et les autorités de contrôle des frontières "s'engagent à renforcer encore davantage leur collaboration opérationnelle". Le "commandement unifié" sous la houlette des hauts responsables visera à "dissuader et éradiquer les activités criminelles" des passeurs, et l'échange de renseignements sera favorisé.

Dans le même esprit, un "centre de commandement et de contrôle commun" sera créé à Calais et un autre à Folkestone, pour collecter les renseignements et coordonner les opérations.

Une "équipe conjointe" pour éloigner les migrants illégaux sera mise en place, avec une contribution financière du gouvernement britannique pour mettre en oeuvre les vols retour. La coopération portera aussi sur les capacités d'analyse et de traduction.

Enfin au niveau international les deux pays souhaitent intensifier le dialogue avec les pays d'origine. Ils ont convenu d'organiser "une conférence de suivi à Paris, avec les autres Etats membres de l'UE, si possible d'ici la fin de l'année", et d'apporter un soutien à la Grèce et à l'Italie sur les "hotspots" ou centres de tri entre réfugiés et migrants économiques irréguliers.

 (Avec AFP)