Christine Lagarde (BCE) prête à faire « tout ce qu'il faut » pour réduire l'inflation

Par latribune.fr  |   |  464  mots
Christine Lagarde cherche à calmer l'enthousiasme des marchés depuis plusieurs semaines. (Crédits : KAI PFAFFENBACH)
En reprenant à nouveau les mots de Mario Draghi, au pire de la crise des dettes souveraines, la présidente de la BCE veut afficher sa résolution à combattre l'inflation et calmer l'optimisme des marchés qui anticipent une détente sur les taux directeurs.

L'ombre de Mario Draghi plane encore sur la Banque centrale européenne (BCE). Ce mercredi, Christine Lagarde a promis mercredi de faire « tout ce qu'il faut » pour éteindre l'inflation lors d'un colloque au siège de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) à Genève.

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« Nous allons restaurer la stabilité des prix et nous ferons tout ce qu'il faut », a lancé Christine Lagarde. L'expression fait écho à la même phrase prononcée par Mario Draghi en 2012. A l'époque, l'Italien alors à la tête de la BCE s'était engagé à faire tout ce qu'il faut (« whatever it takes », en anglais) pour sauver l'euro menacé par la crise des dettes souveraines.

Le souvenir de Mario Draghi

« La BCE est prête à faire tout ce qu'il faut pour préserver l'euro. Et croyez-moi, ce sera suffisant », avait-il alors affirmé. Et cela avait été suffisant. Sa déclaration avait directement contribué à restaurer la confiance dans la monnaie unique et apaiser les tensions sur les taux souverains.

En 2023, le contexte est différent. Ce n'est plus une crise de la dette, mais des prix qui agite la zone. La présidente de la BCE réagit à la forte inflation, qui persiste dans les pays de la zone euro et que la banque centrale qu'elle préside a l'obligation de combattre dans ses statuts.

Le taux d'inflation annuel de la zone euro a légèrement reculé en février pour le quatrième mois consécutif, à 8,5% sur un an, après 8,6% en janvier, selon Eurostat. Il demeure toutefois à un niveau inédit. La baisse de février est d'ailleurs moins forte que prévue en raison des tarifs élevés de l'alimentation.

Contrôler l'inflation « coûte que coûte »

Pour endiguer l'inflation, l'institution compte d'ailleurs poursuivre sa politique de resserrement monétaire, en relevant les taux. Une hausse de 0,5 point de pourcentage est d'ores et déjà prévue en mars. D'autres pourraient suivre si nécessaire afin de ramener l'inflation à l'objectif de 2%, à atteindre « coûte que coûte » pour reprendre les mots de Christine Lagarde dans un entretien au quotidien indien Economic Times fin février.

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A travers ces éléments de langage, la banquière centrale veut traduire sa résolution à combattre l'inflation et signaler aux marchés financiers que la page de la hausse des prix n'est pas tournée. En effet, la Réserve fédérale américaine et la BCE considèrent que les marchés se montrent trop optimistes quant aux perspectives économiques, et n'intègrent pas le ralentissement économique à venir, qui ira de pair avec la baisse de l'inflation.

(Avec AFP)