Comme Varoufakis, Stiglitz voit une France intimidée par l'Allemagne

Par latribune.fr  |   |  282  mots
"Il y a une forme d'intimidation" de l'Allemagne, a jugé l'économiste Joseph Stiglitz, en campagne de promotion pour son dernier livre, "La grande fracture".
Selon le prix Nobel d'économie, le gouvernement français n'a pas été capable de tenir tête à l'Allemagne pendant la crise grecque. Il rejoint la position de l'ex-ministre grec des Finances qui estime que Paris n'était même pas capable de "présenter son point de vue" au sein de l'Eurogroupe.

Après avoir pris la défense du gouvernement grec face aux dirigeants allemands pendant plusieurs mois, le co-prix Nobel 2001 monte à nouveau au créneau. "Il y a une forme d'intimidation" de l'Allemagne, a jugé l'économiste Joseph Stiglitz, en campagne de promotion pour son dernier livre, "La grande fracture".

Depuis quelques mois, Joseph Stiglitz multiplie les critiques contre une Allemagne qui "n'a ni bon sens économique ni compassion", selon lui.

Il est ainsi allé dans le sens de Yanis Varoufakis, l'ancien ministre des Finances grec, qui mène un bras de fer avec l'Allemagne. "Je le crois", a lancé le prix Nobel, lors d'un entretien à l'AFP. "Le gouvernement de centre-gauche en France n'a pas été capable de tenir tête à l'Allemagne" sur les orientations budgétaires ou face à la crise grecque, a ainsi estimé l'ancien chef économiste de la Banque mondiale.

"Le gouvernement français n'avait pas l'autorité nécessaire"

Varoufakis soulignait notamment sur la faiblesse de la France à la table des négociations de l'Eurogroupe: "À l'intérieur des sommets européens, à l'intérieur de l'Eurogroupe, j'ai senti que le gouvernement français n'avait pas l'autorité nécessaire pour défendre ou même simplement présenter son point de vue", a-t-il notamment expliqué, dimanche 23 juillet, en marge de la Fête de la Rose.

Le 10 juillet, le membre de Syriza estimait dans The Guardian que l'Allemagne utilisait la crise grecque pour imposer sa conception de l'Europe. "Ma conviction est que le ministre des finances allemand veut que la Grèce soit évincée de la monnaie unique pour susciter une crainte de tous les diables chez les Français et leur faire accepter son modèle d'une zone euro disciplinaire."