Parité : Pedro Sanchez forme un gouvernement avec 11 femmes et 6 hommes

Par latribune.fr  |   |  513  mots
Le 6 juin, le nouveau premier ministre Pedro Sanchez annonce la formation d'un gouvernement majoritairement féminin. En cela, il reprend le mouvement de conquête de la parité entamé sous Zapatero, mais il est le premier à faire pencher le balancier clairement en faveur des femmes. (Crédits : Statista*)
Le nouveau premier ministre espagnol, qui a fait chuter Mariano Rajoy, a annoncé la composition de son gouvernement : il comprendra 11 femmes et 6 hommes, issus pour la plupart des rangs socialistes. Mais, source potentielle de problème, aucun membre de Podemos n'y figure. Or les membres de la gauche radicale ont lourdement pesé dans la victoire du jeune socialiste.

Le nouveau chef du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sanchez, a présenté son gouvernement mercredi, gouvernement minoritaire qui comprend une majorité de femmes nommées à des postes importants.

Pedro Sanchez, dont le Parti socialiste (PSOE) ne détient que 84 des 350 sièges du Congrès des députés, la chambre basse du Parlement, a été propulsé à la tête du gouvernement vendredi après avoir réussi à réunir une majorité de députés d'horizons divers pour voter une motion de censure contre le gouvernement de droite de Mariano Rajoy, emporté par une affaire de corruption.

Pour ce gouvernement inédit à majorité féminine, Pedro Sanchez a nommé 11 femmes, dont une à la vice-présidence du gouvernement, et six hommes, pour la plupart socialistes, avec des profils plutôt techniques.

Cliquez sur le graphique pour l'agrandir. Pedro Sanchez reprend le mouvement de conquête de la parité entamé sous Zapatero, mais il est le premier à faire pencher le balancier clairement en faveur des femmes. Crédit : Statista* ]

Absence de Podemos (gauche radicale), malgré son important soutien

"Tous sont hautement qualifiés et apportent une vocation de service public. Ils reflètent le meilleur de l'Espagne", a déclaré Pedro Sanchez à la presse.

Le nouveau gouvernement "est paritaire, intergénérationnel, ouvert sur le monde mais ancré dans l'Union européenne", a-t-il ajouté.

Il n'a toutefois pas fait entrer au gouvernement de représentants de la gauche radicale de Podemos, qui, avec ses 67 députés, a pourtant apporté un soutien de poids au vote de la censure vendredi.

Des personnalités féminines de haute volée

Parmi les femmes distinguées, figurent la vice-présidente du gouvernement Carmen Calvo, personnalité socialiste de renom, la ministre de l'Economie Nadia Calvino, actuellement directrice générale du budget de l'UE à la Commission européenne et la ministre de la Justice, Dolores Delgado, procureure chargée des affaires de terrorisme.

Le Parlement étant fragmenté, Pedro Sanchez n'aura pas la tâche facile pour faire voter ses réformes politiques. Mais des victoires rapides sur des propositions consensuelles et populaires pourraient lui permettre de rester au pouvoir ou de remporter des élections anticipées si le gouvernement ne parvenait pas à se maintenir jusqu'à la fin de son mandat, prévue en 2020.

Un gros défi : reconstruire une relation de confiance avec la Catalogne

L'un des dossiers les plus difficiles et les plus importants portera sur la reconstruction d'une relation de confiance avec la Catalogne sécessionniste, directement administrée de Madrid après le référendum controversé sur l'indépendance organisé à l'automne dernier et tenu pour illégal par le gouvernement central.

Tout en restant ferme sur l'unité espagnole, inscrite dans la Constitution, Pedro Sanchez devra ouvrir des canaux de communication pour rétablir les relations avec le nouveau gouvernement catalan, farouchement indépendantiste.

Deux Catalans font d'ailleurs partie du gouvernement Sanchez, dont l'ex-président du Parlement européen, Josep Borrell, nommé aux Affaires étrangères. Ce dernier choix n'a pas plu aux sécessionnistes.

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(*) Un graphique de notre partenaire Statista*

(Avec Reuters)