Zelensky conteste la version de l'Otan sur l'explosion en Pologne : « Ce n'était pas un missile ukrainien »

Par latribune.fr  |   |  513  mots
« Je n'ai aucun doute, ce n'était pas un de nos missiles », a déclaré le président ukrainien. (Crédits : GLEB GARANICH)
Kiev n'en démord pas et ne rejoint pas, pour l'instant, les hypothèses fournies par l'Otan et la Pologne qui impliqueraient un missile de défense ukrainien dans l'explosion qui a fait deux morts mardi à la frontière ukraino-polonaise. Mais pour le camp occidental, il est « absolument essentiel d'éviter l'escalade de la guerre en Ukraine », a exhorté le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, réclamant une « enquête approfondie ».

Article mis à jour mercredi 16 novembre à 20h00

Le calme va-t-il vraiment revenir après la tempête ? Moins de 24 heures après l'explosion survenue à l'est de la Pologne, à la frontière avec l'Ukraine, plaçant le conflit avec la Russie sous haute tension, Kiev relance les spéculations sur la responsabilité de Moscou dans ce bombardement qui a fait deux morts mardi. Le pays, envahi par la Russie depuis le mois de février, a annoncé disposer de « trace russe », a déclaré le lendemain un haut responsable ukrainien sans fournir davantage de précisions.

Quelques heures plus tard, le président Volodymir Zelensky est même revenu à la charge : « Je n'ai aucun doute, ce n'était pas un de nos missiles », a-t-il déclaré aux médias ukrainiens, rapporte l'agence Interfax.

Or, cette hypothèse ne correspond pas pour l'instant à la version des faits que l'Otan et la Pologne, membre de l'organisation du traité Atlantique Nord, sont prêts à livrer ce mercredi. Pour rappel, selon le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, il s'agit probablement de missile de la défense ukrainienne qui se sont abattus en Pologne. Corroborant cette version, Varsovie évoque même « probablement un accident malheureux. »

Mais Kiev n'en démord pas. Tandis que la veille, le président Zelensky évoquait « une escalade très importante » et « une gifle au G20 », qui se tient actuellement à Bali, l'Ukraine demande des comptes. « Nous sommes prêts à remettre la preuve de la trace russe que nous avons », a affirmé le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense ukrainien, Oleksii Danilov.

Une enquête de l'Otan

Dans un message publié mercredi sur le site Facebook officiel du Conseil national de sécurité et de défense de l'Ukraine, Oleksi Danilov précise que l'Ukraine réclame une enquête conjointe au sujet de l'explosion de mardi et demande à accéder aux informations ayant permis à ses alliés occidentaux d'écarter la responsabilité de la Russie.

En réponse, le président polonais, Andrzej Duda, a déclaré mercredi qu'une éventuelle participation de l'Ukraine à l'enquête nécessiterait un feu vert à la fois de la Pologne et des Etats-Unis, qui ont envoyé des experts sur place.

Toujours selon l'agence Interfax, Volodimir Zelensky a demandé que des représentants ukrainiens puissent avoir accès au site de l'explosion.

Celle-ci a ravivé les craintes de voir le conflit s'étendre aux pays voisins au nom de la solidarité entre les Etats membres de l'Otan face à une agression.

Elle est survenue alors que les forces russes ont tiré mardi une pluie de missiles sur plusieurs villes d'Ukraine, dont la capitale Kyiv et jusque dans l'ouest du pays, notamment sur Lviv, à moins de 80 kilomètres de la frontière polonaise.

De son côté, la Russie a nié avoir tiré un missile sur un village polonais près de la frontière avec l'Ukraine. Moscou a aussi salué la « retenue » de Washington.

(Avec agences)

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