France, Allemagne et Italie voudraient pouvoir mieux bloquer les OPA étrangères

Par latribune.fr  |   |  413  mots
Même si la dernière missive en date ne cite nommément ni pays ni entreprise, elle semble avoir été motivée par de récentes OPA chinoises en Europe.
Les trois pays serait désireux de renforcer les prérogatives européennes permettant d'interdire ou au moins de fixer des conditions à tout prétendant "qui suit des règles impropres au marché et ne respectant celles de la réciprocité en matière d'acquisition", selon deux quotidiens italiens.

Paris, Rome et Berlin voient d'un mauvais œil la vague d'OPA chinoise en Europe. La France, l'Allemagne et l'Italie ont demandé à la Commission européenne (CE) de renforcer les règles autorisant les pays de l'Union européenne (UE) à bloquer l'achat d'entreprises européennes par des sociétés étrangères, rapportent mardi les quotidiens italiens Il Sole 24 Ore et La Stampa.

Les deux quotidiens citant une lettre envoyée à la Commission le 28 juillet et qui fait suite à un autre courrier adressé en février dans lequel Paris, Berlin et Rome voulaient que l'UE limite les investissements étrangers dans les entreprises détenant des technologies de pointe en les soumettant notamment à des règles de réciprocité.

"Surveiller" les rachats d'entreprises stratégiques

Le document de 10 pages dévoilé par la presse italienne stipule que les prérogatives européennes seraient renforcées pour toute entreprise ciblée considérée comme stratégique et dans le cas d'OPA financées par des fonds ou organismes publics.

"Ce n'est pas une forme de protectionnisme; il s'agit plutôt de se donner la possibilité de surveiller des opérations qui sont incompatibles avec le droit européen", déclare le ministre de l'Industrie italien Carlo Calenda, cité par La Stampa.

Suivant le nouveau corpus, qui ne se substituerait pas au droit national, les Etats membres devraient informer la CE tous les six mois de tous les investissements effectués depuis l'extérieur dans des entreprises de l'UE, à l'exception de ceux touchant au secteur de la défense.

Rachats en série par des entreprises chinoises

Même si la dernière missive en date ne cite nommément ni pays ni entreprise, elle semble avoir été motivée par de récentes OPA chinoises en Europe. Pas plus tard que lundi, l'entreprise japonaise Lixil a annoncé la vente du spécialiste italien d'ingénierie du bâtiment Permasteelisa, mondialement connu à travers des réalisations architecturales phare, au groupe chinois Grandland pour 467 millions de dollars. Début juillet, c'est la cristallerie française Baccarat qui est passée sous pavillon chinois. L'an passé déjà, des fleurons européens ont été rachetés par des entreprises chinoises. Après avoir acquis Pirelli en 2015, le groupe public ChemChina a mis la main début 2016 sur KraussMaffei Group, spécialiste de la transformation de matières plastiques

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(avec Reuters et AFP)