Brexit : un "no deal" ferait perdre 3 milliards d'euros d'exportations à la France, 8 milliards à l'Allemagne

Par latribune.fr  |   |  397  mots
Les exportations de biens français vers le Royaume-Uni pâtiraient fortement d'un Brexit sans accord. (Crédits : Fabian Bimmer)
Les exportations des pays de l'Union européenne pâtiraient d'un Brexit sans accord qui se traduirait par des pertes estimées en milliards d'euros pour plusieurs pays, rapporte une étude de l'assureur-crédit Euler Hermes.

La facture pourrait-être salée. Un Brexit sans accord entraînerait, à l'horizon 2019, des pertes importantes pour les les exportateurs français de biens, à hauteur de trois milliards d'euros en moins, rapporte, ce mardi 23 octobre, l'assureur-crédit Euler Hermes dans un communiqué. "Si le Brexit n'est pas suivi par la signature d'un nouveau traité commercial entre l'Union européenne (UE) et le Royaume-Uni, les exportateurs français devront chercher de nouveaux débouchés", prévient dans l'étude, Ana Boata, économiste en charge de l'Europe chez Euler Hermes.

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Pour évaluer les pertes, l'assureur-crédit s'est basé sur la mise en place de taxes à l'importation de 4% à 5%, dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC)qui s'appliquerait alors par défaut en cas de "no deal", et sur une chute de la livre, dont le cours passerait de 1,13 euro actuellement à 0,88 euro fin 2019. "Les secteurs les plus affectés par un tel scénario seraient l'automobile (378 millions d'euros de pertes d'exportations de biens en 2019), les machines et équipements (324 millions), l'électronique (177 millions), l'aéronautique (160 millions) et les boissons (157 millions)", détaille le communiqué.

L'Allemagne, le grand perdant en cas de sortie sans accord

En 2017, les exportations françaises vers le Royaume-uni se sont élevées à 31 milliards d'euros, selon une note de la direction générale du Trésor publiée en août. L'excédent commercial français de 3,5 milliards d'euros avec ce pays était le troisième au monde, après ceux dégagés grâce aux échanges avec Hong Kong (5,5 milliards) et Singapour (4,5 milliards).

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"Le commerce de biens entre la France et le Royaume-Uni est caractérisé par des échanges intra-branches" concentrés dans l'automobile, l'aéronautique et la pharmacie, a détaillé le Trésor dans sa note. La balance commerciale française est structurellement déficitaire: sur les 12 mois allant jusqu'en août, le déficit cumulé s'est élevé à 61,9 milliards d'euros, un peu inférieur au trou de 63,8 milliards accumulé sur la même période de 2017. Toutefois, le plus grand perdant au sein de l'UE, en cas de Brexit sans accord, serait l'Allemagne avec 8 milliards d'euros de pertes. Elle serait suivie des Pays-Bas (4 milliards) et de la Belgique (3 milliards), ex aequo avec la France.

(Avec AFP)