Goldman Sachs : Barroso n'a pas enfreint les règles "d'intégrité et de réserve" de l'UE

Par latribune.fr  |   |  419  mots
Les nouvelles fonctions auxquelles le Portugais est appelé auront "certainement" un lien avec son précédent mandat à la tête de la Commission, reconnait le comité.
Saisi par la Commission européenne en septembre, le comité d'éthique de l'UE considère que la tempête médiatique causée par la nomination du Portugais au sein de la banque d'affaires n'était pas suffisante pour conclure que les règles éthiques ont été enfreintes. En revanche, le jugement de José Manuel Barroso est mis en doute.

L'annonce avait eu l'effet d'une petite bombe, au cœur de l'été. Lundi, le comité d'éthique de l'UE a estimé que José Manuel Barroso n'a pas violé les règles "d'intégrité et de réserve" de l'Union européenne en acceptant un poste à la banque d'affaires Goldman Sachs. Tout en ajoutant que son choix était "peu judicieux".

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Le comité d'éthique avait été saisi en septembre par la Commission elle-même face à la vague d'indignation déclenchée par l'arrivée en juillet de l'ex-chef de l'exécutif européen entre 2004 et 2014 chez Goldman Sachs, institution vilipendée pour son rôle supposé dans le déclenchement de la crise des "subprime" et celle de la dette grecque.

Dans le respect des lois

"M. Barroso aurait dû être conscient et informé qu'en agissant ainsi, il déclencherait des critiques et risquerait de nuire à la réputation de la Commission, et de l'Union en général", soulignent les rapporteurs du comité dans leur avis.

Le comité a bien considéré le fait que José Manuel Barroso "n'a pas fait preuve du bon jugement que l'on pourrait attendre de quelqu'un qui a occupé un poste à haute responsabilité pendant de si longues années", mais n'a pas pu établir d'entorse au règlement. "Il ne revient pas au comité de savoir si le Code est suffisamment strict", est-il encore précisé. La tempête médiatique est "certainement une indication pertinente, mais pas suffisante en elle-même" pour conclure que les règles éthiques ont été violées, poursuit le rapport, qui note que Goldman Sachs opère dans le respect des lois.

"Periode de refroidissement" respectée

Les nouvelles fonctions auxquelles le Portugais est appelé auront "certainement" un lien avec son précédent mandat à la tête de la Commission, reconnait le comité, d'autant que José Manuel Barroso a dû s'atteler à réformer le secteur bancaire en pleine crise.

Les règles imposent une "période de refroidissement" de 18 mois aux anciens commissaires, durant laquelle ils doivent demander une autorisation à leur ancien employeur pour rejoindre un groupe privé. Et cette période a été respectée, rappelle le comité, plus d'un an et demi s'étant en effet écoulé depuis le départ de Bruxelles de M. Barroso, en novembre 2014.

La Commission européenne actuelle va maintenant se donner le temps d'examiner les conclusions du comité.

(Avec AFP)