Grèce : des élections anticipées pour resserrer la majorité ?

Par latribune.fr  |   |  401  mots
"Il faut admettre que Syriza n'est pas devenu un parti uni, malgré les tentatives, et j'en suis le premier responsable", a reconnu le chef du gouvernement grec.
Le Premier ministre grec, qui subit les pressions des créanciers de la Grèce, devra affronter jeudi les frondeurs de son parti lors d'un comité central de Syriza qui s'annonce houleux. Des députés de son groupe parlementaire ont voté, les 15 et 22 juillet, contre les premières réformes demandées par les créanciers de la Grèce.

Désavoué par son parti, Alexis Tsipras se montre ferme. Le Premier ministre grec s'est dit prêt mercredi 29 juillet à organiser des élections législatives anticipées s'il ne regagne pas sa majorité parlementaire pour mettre en œuvre le nouveau plan d'aide à la Grèce, lors d'une interview de deux heures à la radio "Sto Kokkino", proche de Syriza.

"Je serais la dernière personne à vouloir des élections si j'avais une majorité parlementaire assurée pour aller jusqu'au bout de mon mandat de quatre ans", a expliqué le Premier ministre lors de cet entretien, après que des députés de son groupe parlementaire ont voté, les 15 et 22 juillet, contre les premières réformes demandées par les créanciers de la Grèce.

"Premier responsable" du désunion de Syriza

Alexis Tsipras, qui subit les pressions des créanciers de la Grèce, devra affronter jeudi 29 juillet les frondeurs de son parti lors d'un comité central de Syriza qui s'annonce houleux. Lors d'une réunion mardi du comité politique, trois de ses onze membres ont exigé que le gouvernement rompe les négociations avec les créanciers.

Il a également confirmé dans cette interview la tenue, en raison "de ce contexte d'urgence", d'un congrès de Syriza sans doute "début septembre", qui sera l'occasion pour les membres du parti "de donner des réponses" et de clarifier leurs positions.

"Il faut admettre que Syriza n'est pas devenu un parti uni, malgré les tentatives, et j'en suis le premier responsable", a-t-il reconnu.

Vers une réduction de la dette en novembre

Pour défendre l'accord contesté avec les créanciers, le Premier ministre a souligné que "ce qui est très important, c'est que nous avons eu un engagement pour une réduction de dette, qui interviendra en novembre après le premier audit du programme" d'aide financière.

Le gouvernement grec réclame un allègement de sa dette, qui pèse l'équivalent de 170% du Produit intérieur brut selon les dernières statistiques européennes et qui ne peut que s'alourdir si la Grèce reçoit une nouvelle aide de plus de 80 milliards d'euros, encore en discussion.

La Banque centrale européenne (BCE) a maintenu inchangé mercredi le plafond de son mécanisme de fourniture de liquidités d'urgence (ELA) aux banques grecques, Athènes n'ayant pas demandé de nouvelle augmentation.

(avec AFP et Reuters)