Grèce : la droite balaye la gauche de Tsipras aux législatives

Par latribune.fr  |   |  478  mots
Kyriakos Mitsotakis (51 ans), futur Premier ministre grec (Crédits : MICHALIS KARAGIANNIS)
Les conservateurs de Nouvelle Démocratie (ND) sont arrivés en tête des élections législatives organisées dimanche en Grèce avec 39,8% des suffrages. Le futur Premier ministre Kyriakos Mitsotakis (51 ans), promet de "relever" la Grèce après une période "douloureuse" de crise et de gouvernement Tsipras.

Les conservateurs de Nouvelle Démocratie (ND) sont arrivés en tête des élections législatives organisées dimanche en Grèce avec 39,8% des suffrages, montrent les projections du ministère de l'Intérieur qui accordent 31,5% à Syriza, le parti du Premier ministre sortant, Alexis Tsipras. Si ces chiffres, qui reposent sur 45% de bulletins dépouillés, se confirmaient, Nouvelle Démocratie obtiendrait la majorité absolue à la Vouli, le parlement monocaméral grec, avec 158 sièges sur 300.

Défaite pour Varoufakis

En deuxième position, Syriza obtiendrait 86 députés, devant les socialistes de la coalition Kinal, (22 députés), les communistes (15 députés), les nationalistes de Solution grecque (10 députés) et Mera25, la formation de l'ancien ministre des Finances Yannis Varoufakis (9 députés).

Sans attendre la proclamation des résultats officiels, Alexis Tsipras a appelé Kyriakos Mitsotakis, chef de file de Nouvelle Démocratie pour le féliciter, avant de s'adresser à la presse.

"Aujourd'hui, c'est la tête haute que nous acceptons le verdict populaire. Pour ramener la Grèce là où elle en est aujourd'hui, nous avons dû prendre des décisions difficiles qui ont eu un coût politique élevé", a-t-il déclaré.

Elections anticipées

Le scrutin n'était normalement prévu qu'en octobre mais Alexis Tsipras a tiré les conclusions de la défaite de sa formation face à la droite aux élections européennes de la fin mai en convoquant des élections anticipées.

Parti issu de la gauche radicale, Syriza est arrivé au pouvoir en 2015, alors que le pays était depuis des années confronté à une grave crise économique qui entraînait un douloureux programme d'austérité contrôlé par le Fonds monétaire international (FMI) et l'Union européenne.

Une fois au pouvoir, Alexis Tsipras a dû accepter l'austérité pour que la Grèce échappe à la banqueroute. Nombre de ses électeurs ne lui ont pas pardonné.

"Un bond en avant"

Kyriakos Mitsotakis (51 ans) va donc le remplacer. Ancien banquier passé par Harvard, il appartient à une dynastie politique de la droite grecque. Il a pris la direction de ND début 2016. Son père Constantinos a été Premier ministre de 1990 à 1993. Sa soeur, Dora Bakoyiannis, a été ministre des Affaires étrangères de 2006 à 2009.

Le futur Premier ministre grec promet de "relever" la Grèce après une période "douloureuse" de crise et de gouvernement Tsipras. Il souhaite un "bond en avant", la relance et des emplois, plus de sécurité et moins de bureaucratie, ainsi que des "discussions franches" avec l'Union européenne pour alléger le fardeau de son pays.

La Grèce, qui a eu besoin de trois plans de sauvetage internationaux entre 2010 et 2015 pour éviter le défaut de paiement, est sortie en août 2018 de son dernier plan. l'Union européenne a fixé comme objectif un excédent primaire de 3,5% du PIB en 2020-2022.