La Grèce cartonne pour son retour sur le marché obligataire

Pour l'émission de son premier emprunt à dix ans depuis une décennie, la Grèce a attiré 11,8 milliards d'euros de demandes. Sorti il y a six mois de la tutelle de ses créanciers internationaux, le pays a ainsi pu diminuer la facture, avec un taux d'intérêt à 3,9%
Delphine Cuny
(Crédits : Athex Group)

Retour gagnant. La Grèce a réussi à lever 2,5 milliards d'euros à un taux de 3,9% lors de sa première émission obligataire à dix ans depuis une décennie, comme l'a annoncé mardi en fin de journée la Bourse d'Athènes dans un communiqué. La République hellénique est une signature qui s'arrache désormais : le carnet d'ordres de l'opération, pilotée par BNP Paribas, Citi, Credit Suisse, Goldman Sachs, HSBC et JP Morgan, s'est élevé à 11,8 milliards d'euros. Le taux d'intérêt a été fixé à 3,90%, à comparer à une indication initiale de 4,125%, révisée à 3,9-4,0% dans la matinée.

La Grèce est sortie il y a un peu plus de six mois, en août dernier, de la tutelle de ses créanciers internationaux, la fameuse "troïka" Commission européenne-BCE-FMI. Elle était revenue sur les marchés une première fois en juillet 2017, pour un emprunt obligataire à 5 ans seulement, avec un taux élevé de 4,625%. Elle est revenue en janvier dernier pour lever 2,5 milliards d'euros à un taux de 3,6% lors de l'émission d'une obligation à cinq ans.

Avec cet emprunt de format classique à 10 ans, la Grèce signe son retour officiel sur les marchés de la dette souveraine en zone euro. Le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos, s'est félicité de "cette émission réussie".

Note relevée par Moody's

La note de la Grèce avait été relevée de deux crans, de B3 à B1, le 1er mars, par l'agence Moody's qui a cité le bon avancement du programme de réforme économique du pays. Elle demeure en catégorie "high yield", à haut rendement et hautement spéculative, à quatre crans de la catégorie d'investissement. Le pays espère lever sur les marchés cette année de l'ordre de 9 milliards d'euros en tout pour renforcer la confiance des investisseurs dans l'économie grecque.

"Même s'il y a eu des à-coups, des objectifs repoussés ou ratés, la dynamique de la réforme apparaît de plus en plus ancrée avec de bonnes perspectives de nouveaux progrès et un faible risque de régression", avait commenté Moody's.

Le taux de rendement de la dette existante s'était détendu lundi à un plus bas de 12 ans en réaction au relèvement de la note souveraine. Il s'établissait à 3,671% mardi après-midi.

La croissance devrait atteindre 2,4% en 2019 après 2,1% estimée en 2018, selon les dernières projections du Fonds monétaire international (FMI), publiées la semaine dernière.

Delphine Cuny

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Commentaires 5
à écrit le 13/03/2019 à 10:23
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@Dilemblue : la Grèce n'est que le laboratoire de l'austérité et du néolibéralisme à outrance @Bruno : la Grèce? Sauvée? Et les grecs, ils en pensent quoi eux qui subissent encore les meures d'austérités et ce quotidiennement @Nexterience : Tu ...

à écrit le 07/03/2019 à 11:56
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Redressement très laborieux et très long à la sauce libérale, avec des pour et des contre. Avantages : Le pays a été obligé de réformer des secteurs absolument corrompus et anarchiques inconvénients : redressement très long et douloureux pour le...

à écrit le 06/03/2019 à 23:13
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Tsipras et Schaüble ont sauvé la Grèce.

à écrit le 06/03/2019 à 18:00
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Après l'effort le réconfort pour a Grèce, c'est au tour de l'Italie maintenant !

le 06/03/2019 à 23:11
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qui de l'Italie et de la France tombera en premier ?

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