Grèce : une téléconférence mercredi pour discuter d'un prêt relais

Par latribune.fr  |   |  679  mots
Le président de l'Eurogroupe, Jeroen Djisselbloem, lundi 13 juillet à Bruxelles, après le sommet de l'Eurogroupe. Ce mardi, il a tenu à préciser que la question d’un prêt relais est à l’étude « parce qu'il y a des besoins urgents et que le processus de finalisation de l'accord prendra du temps".
Si l'ombre d'un "Grexit" ne plane plus au dessus de la Grèce, le Premier ministre grec, de retour à Athènes doit faire adopter les mesures exigées par les créanciers, au plus tard mercredi par le Parlement grec.

Après 17 heures de négociations, l'Eurogroupe est finalement parvenu lundi 13 juillet à un accord à l'ouverture des négociations pour un troisième plan d'aide à la Grèce. Pour autant, Athènes devra attendre plusieurs semaines -probablement 4- pour qu'un accord soit finalisé, expliquait hier le président de l'Eurogroupe, Jeroen Djisselbloem, tout juste réélu à ce poste.

La Grèce a besoin de 3,5 milliards d'euros... en juillet

Mais face à l'urgence de la situation économique grecque, le pays devrait bénéficier d'une prêt relais. La Grèce a notamment besoin de 3,5 milliards d'euros dès lundi 20 juillet pour honorer ses obligations vis-à-vis de la Banque centrale européenne (BCE). Et ce n'est pas tout puisque le pays doit également rembourser le FMI. En réalité, la Grèce aurait besoin de 7 milliards d'euros en juillet, 5 milliards d'euros en août.

Malgré une situation critique, la Grèce a  réussi à s'acquitter mardi du remboursement d'obligations dites "samouraï" auprès de créanciers privés au Japon. "La réception de la somme de 20 milliards de yens (148 millions d'euros) a été confirmée ce matin", indiquait ce matin un porte-parole de la banque nippone Mizuho Financial Group. Alors, oui, cette somme de 148 millions d'euros paraît anecdotique eu egard au montant total de la dette grecque (312 milliards d'euros). Mais le remboursement de cette dette a une dimension symbolique. Car, si ce mardi matin, la Grèce n'avait pas rembourser ses créanciers nippons, autrement dit des investisseurs privés, elle aurait été jugée ...en faillite.

Un prêt relais pour redonner du souffle à la Grèce

La Grèce, dont la fermeture des banques et le contrôle des capitaux ont été prolongés jusqu'à mercredi 15 juillet compris, est une fois encore suspendue aux décisions de Bruxelles. Mais elle devrait pouvoir souffler rapidement.

Dans la matinée, le président de l'Eurogroupe a fait savoir que l'étude de prêt était en cours :

"Nous avons étudié la question d'un prêt relais parce qu'il y a des besoins urgents et que le processus de finalisation de l'accord prendra du temps", précisait encore ce mardi matin Jeroen Djisselbloem, tout juste réélu président de l'Eurogroupe.

De son côté, le ministre des Finances autrichien, Hans Jörg Schelling, a annoncé qu'une téléconférence pour discuter d'un crédit-relais pour la Grèce se tiendrait mercredi, précisant qu'un sommet de l'Eurogroupe ne s'imposait pas forcément pour convenir d'un tel crédit.

"Si une proposition raisonnable se présente, les ministres des Finances de la zone euro peuvent sans doute décider lors d'une téléconférence", a-t-il dit.

 Le Parlement grec doit valider les réformes

Cette première mesure sera suivie de l'ouverture des négociations pour que la Grèce obtienne un troisième plan d'aide de l'ordre de 86 milliards d'euros en fin de semaine. Mais Athènes devra d'abord d'ici mercredi faire adopter toute une une série de textes engageant des réformes économiques.

Plus tôt dans la matinée, Nikos Voutsis, le ministre de l'Intérieur grec a fait savoir que la Vouli, le Parlement grec, adoptera les textes nécessaires à l'octroi d'une nouvelle aide financière par le Mécanisme européen de stabilité (MES). "Les décisions facilitant un retour à la normalité seront prises", a-t-il précisé.

Pourtant, l'accord trouvé entre les créanciers et le Premier ministre grec Alexis Tsipras ne fait pas l'unanimité. Au sein de Syriza, son propre parti, ses détracteurs lui reprochent d'avoir capitulé face aux exigences d'austérité voulues par Berlin. Le député Dimitris Kodelas a annoncé sa démission du groupe parlementaire après le vote mercredi. Le ministre adjoint aux Affaires européennes, élu de Syriza, Nikos Chountis, n'a pas attendu le scrutin. Dès lundi, il annonçait qu'il jetait l'éponge.

Mercredi, le jour du vote, le Premier ministre devra très certainement faire face à une grève des fonctionnaires, la première depuis son arrivée au pouvoir fin janvier.