Italie : Draghi s'adresse au parlement pour sauver son gouvernement

Par latribune.fr  |   |  507  mots
Mario Draghi s'exprime ce mercredi au parlement. (Crédits : TONY GENTILE)
Après plusieurs jours de crise politique en Italie qui ont vu Mario Draghi proposer sa démission du poste de Premier ministre après la défection des alliés du M5S, l'ancien directeur de la BCE s'adresse au Parlement ce mercredi où un vote de confiance doit le confirmer, ou pas, dans ses fonctions. Mario Draghi jouit encore d'un fort soutien dans la population, mais reste prisonnier de l'intérêt particulier des partis.

(Mis à jour à 10h35 avec le début du discours de Mario Draghi)

L'heure de vérité est venue pour Mario Draghi. Le Premier ministre italien Mario Draghi s'exprime devant le parlement. « L'unique solution, si nous voulons encore rester en ensemble, est de reconstruire depuis ses fondements ce pacte, avec courage, altruisme et crédibilité », a-t-il affirmé au Sénat, en confirmant qu'il était prêt à rester au pouvoir si les partis de sa coalition le soutenaient. « C'est ce que demandent les Italiens », a assuré Mario Draghi, qui a par ailleurs promis que l'Italie ne dépendra plus du gaz russe dans 18 mois, saluant indirectement l'action de son gouvernement sur l'énergie.

Le discours sera suivi d'un vote de confiance sur son gouvernement. Mario Draghi saura ainsi s'il reste à la tête de la troisième économie de la zone euro jusqu'aux prochaines élections prévues en mai 2023. Puis il se rendra jeudi devant la Chambre des députés.

Suite à la prise de parole de Mario Draghi, chaque groupe parlementaire prendra position sur son soutien au gouvernement. Si Mario Draghi estime ne plus avoir la confiance des parlementaires, le président de la République Sergio Mattarella pourrait dissoudre le parlement et convoquer des élections législatives anticipées à la rentrée.

Une coalition qui rassemblait toutes les nuances politiques

Le gouvernement d'unité nationale, constitué par Mario Draghi début 2021, rassemblait jusqu'ici la grande majorité des forces politiques du pays. Mais le refus du mouvement M5S, partie prenante jusqu'alors du gouvernement, de voter une loi d'urgence économique de plusieurs milliards d'euros a fragilisé la coalition, et pris des allures de défection des parlementaires du M5S. Jugeant que ce retrait du M5S rompait l'équilibre de son gouvernement d'unité, Mario Draghi avait présenté sa démission au président la République qui l'avait refusée et avait réclamé ce vote devant le parlement.

L'ancien président de la Banque centrale européenne de 2011 à 2019 jouit encore du soutien de la population italienne dans sa conduite des affaires du pays comme le montrent les sondages publiés ces derniers jours dans la péninsule et certaines pétitions appelant à ce qu'il reste à la barre. Ses soutiens s'inquiètent d'une éventuelle chute de son gouvernement qui ouvrirait une période d'instabilité politique de quelques semaines et mettrait sur pause les réformes à mener. Et ce dans un moment critique de flambée inflationniste, de guerre en Ukraine, de possibles pénuries d'énergie cet hiver et de menaces sur la dette souveraine italienne.

Sur l'échiquier de sa coalition, qui va de l'extrême gauche à l'extrême droite, les partis de gauche ont promis de voter la confiance en Mario Draghi, mais des doutes persistent sur la position de Forza Italia, de la Ligue de Matteo Salvini à droite, mais également celle du M5S profondément divisé sur l'attitude à adopter vis-à-vis de Mario Draghi. Le parti qui a déclenché la crise gouvernementale pourrait malgré tout... voter la confiance au gouvernement.

(Avec agences)