Emmanuel Macron se rend enfin à Kiev pour soutenir Volodymyr Zelensky avec Olaf Scholz et Mario Draghi

C'est la première visite de ces trois dirigeants en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février. Elle intervient à la veille d'une recommandation très attendue de la Commission européenne sur l'opportunité d'accorder ou non à l'Ukraine le statut de pays candidat à l'adhésion à l'UE.
Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Mario Draghi ont promis jeudi de soutenir «sans ambiguïté» l'Ukraine face à l'agression russe.
Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Mario Draghi ont promis jeudi de soutenir «sans ambiguïté» l'Ukraine face à l'agression russe. (Crédits : Reuters)

[Article régulièrement remis à jour. Dernière actualisation : 17h30]

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mmanuel Macron, Olaf Scholz et Mario Draghi ont promis jeudi un soutien « sans ambiguïté » à l'Ukraine face à l'agresseur russe. Lors d'une visite jeudi en Ukraine, quelques jours avant une décision de l'Union européenne sur les chances de ce pays de rejoindre le bloc européen, les trois dirigeants ont adressé « un message d'unité européenne » et de « soutien » à Kiev « à la fois pour le présent et pour l'avenir ».

Longtemps attendue par Kiev, c'était la première visite en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février pour le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le chef du gouvernement italien Mario Draghi. Les trois dirigeants sont arrivés en train jeudi vers 8h30 (heure de Paris), 9h30 (heure locale) dans la capitale ukrainienne. Scholz et Macron ont été vus sur le quai de la gare : Scholz en jean et polo noir, et Macron en complet, accompagné de l'ambassadeur de France en Ukraine, Etienne de Poncins.

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Les trois dirigeants se sont rendus d'abord à Irpin, une des villes de la banlieue de Kiev devenue symbole des destructions et atrocités commises pendant l'occupation de la région par l'armée russe en mars. Rejoints par le président roumain Klaus Iohannis, ils étaient guidés par des militaires ukrainiens, avec un important dispositif de sécurité et de nombreux journalistes. Les quatre dirigeants ont ensuite retrouvé le président ukrainien Volodymyr Zelensky au palais présidentiel, au centre de Kiev, avant une conférence de presse commune dans l'après-midi.

Soutien des dirigeants à l'Ukraine pour entrer dans l'UE

Lors de cette conférence de presse, les dirigeants français, allemand, italien et roumain se sont prononcés tous pour l'octroi «immédiat» à l'Ukraine du statut officiel de candidat à une adhésion à l'Union européenne. «Tous les quatre nous soutenons le statut de candidat immédiat à l'adhésion», a déclaré Emmanuel Macron, qui assume la présidence tournante de l'Union européenne jusqu'au 30 juin. «Ce statut sera assorti d'une feuille de route et impliquera aussi que soit prise en compte la situation des Balkans et du voisinage, en particulier de la Moldavie», a-t-il ajouté.

De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que l'Ukraine était «prête» à travailler pour devenir «membre de plein droit» de l'Union européenne.

«Les Ukrainiens ont déjà mérité le droit de se mettre sur cette voie et d'obtenir le statut de candidat» à une adhésion, a ajouté Zelensky après s'être entretenu avec les quatre dirigeants européens.

L'Union européenne doit décider la semaine prochaine d'accorder ou non à l'Ukraine ce statut de candidat, première étape d'un processus de négociations qui peut durer des années. La Commission doit faire connaître sa recommandation vendredi.

Livraison d'armes supplémentaires

Ce soutien à l'Ukraine va aussi se concrétiser en une contribution à l'effort de guerre. La France va livrer à l'Ukraine «six Caesar additionnels», ces canons automoteurs réputés pour leur précision, a annoncé jeudi le président français Emmanuel Macron. «Au-delà des 12 Caesar déjà livrés, j'ai pris la décision de livrer six Caesar additionnels», a annoncé le président français après s'être entretenu avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, avec l'Allemand Olaf Scholz, l'Italien Mario Draghi et le Roumain Klaus Iohannis.

Après la vague de critiques et d'incompréhension, notamment à Kiev, suscités par ses appels à ne «pas humilier la Russie», le président français s'est défendu de toute «ambiguïté». « Il faut que l'Ukraine puisse résister et l'emporter» face à l'armée russe, a-t-il déclaré. «La France est aux côtés de l'Ukraine depuis le premier jour, (...) nous sommes aux côtés des Ukrainiens sans ambiguïté», a-t-il martelé.

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Le chancelier allemand Olaf Scholz, critiqué pour le peu d'armes allemandes livrées à l'Ukraine, n'a pas fait de déclaration formelle pour l'instant. Il a indiqué que la visite visait «à manifester notre solidarité» et à «assurer que l'aide que nous organisons, financière, humanitaire, mais aussi lorsqu'il s'agit d'armes, se poursuivra (...) aussi longtemps qu'il le faudra pour la lutte pour l'indépendance de l'Ukraine», dans un entretien au quotidien Bild accordé pendant leur voyage en train.

Envoyer des signaux clairs

Dans la nuit de mercredi à jeudi, ces trois dirigeants avaient pris place ensemble à bord d'un train spécial depuis le sud-est de Pologne à destination de Kiev, avaient indiqué précédemment des médias italien et allemand. La veille, le président français Emmanuel Macron n'avait pas confirmé directement sa venue à Kiev ce jeudi, mais avait jugé nécessaires «de nouvelles discussions» avec l'Ukraine, tout en se justifiant après la polémique déclenchée par ses appels à «ne pas humilier» la Russie.

«Aux portes de notre Union européenne se joue une situation géopolitique inédite, donc oui, pour toutes ces raisons, le contexte politique et les décisions que l'Union européenne et plusieurs nations devront prendre, se justifient de nouvelles discussions en profondeur et de nouvelles avancées», avait déclaré Emmanuel Macron mercredi sur la base de l'Otan de Mihail Kogalniceanu, dans le sud-est de la Roumanie, non loin de la stratégique mer Noire.

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«Je pense que nous sommes à un moment où nous avons besoin d'envoyer des signaux politiques clairs, nous Union européenne, à l'égard de l'Ukraine et du peuple ukrainien dans un contexte où il résiste de manière héroïque depuis plusieurs mois», avait souligné le chef d'Etat, aux côtés du président roumain Klaus Iohannis.

Le déplacement d'Emmanuel Macron sur le flanc oriental de l'Europe, aux portes de l'Ukraine, le premier depuis l'invasion lancée par Moscou, intervient alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté mardi soir ses compatriotes à «tenir le coup» dans le Donbass, région «vitale» de l'est de l'Ukraine dont dépendra la suite de la guerre.

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Le Kremlin raille cette visite et juge «futiles» les livraisons d'armes occidentales à l'Ukraine

Au moment où le président français, le chancelier allemand et le chef du gouvernement italien sont à Kiev, le Kremlin a jugé jeudi «futiles» les livraisons d'armes occidentales à l'Ukraine. «On aimerait espérer que les dirigeants de ces trois pays (...) ne vont pas se concentrer uniquement sur le soutien de l'Ukraine et les projets de continuer à l'inonder en armes. C'est tout à fait futile et ne fera qu'infliger davantage de préjudices à ce pays», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Il a dit «par contre, espérer qu'ils vont exhorter le président (ukrainien Volodymyr) Zelensky à avoir une approche réaliste de la situation».

Pour sa part, l'ancien président russe Dmitri Medvedev a moqué en anglais sur twitter la visite des trois dirigeants européens, les qualifiant de «connaisseur de grenouilles, celui des saucisses et celui des pâtes». Selon lui, ce déplacement d'Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Mario Draghi a «zéro utilité». «Ils promettent de nouveau une adhésion à l'UE, de vieux obusiers, puis imbibés de horilka, ils vont rentrer à la maison en train, comme il y a 100 ans», a écrit sur Twitter  Medvedev, un proche allié du président Vladimir Poutine.

Commentaires 16
à écrit le 18/06/2022 à 16:11
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Bonjour, J'espère que l'Ukraine a bien conscience des efforts financière effectuer par l'Union européenne. Pour Mr Macron, j'espère qu'ils a bien conscience de la faiblesse de notre défense européenne... Rien ne ce fait sur le sujet... Nous somme...

à écrit le 17/06/2022 à 4:20
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Assurer l'Ukraine d'un statut de candidat à l'adhésion à l'U.E. ne me gêne pas. Un statut de candidat n'est pas une fin en soi. De candidat à membre, il peut se passer plus de dix ans. De Gaulle voyait l'Europe de l'Atlantique à l'Oural. Et cela pous...

à écrit le 16/06/2022 à 21:21
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Volodymyr Zelensky ordonne l'Europe s'exécute . La protection américaine a du bon Volodymyr Zelensky sera peut être le prochain président européen à la place du cabinet mcKingsley .

à écrit le 16/06/2022 à 19:31
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Ilse rend en Ukraine, et si, il y restait là bas ? ça nous ferait des vacances. On peut toujours rêver !

à écrit le 16/06/2022 à 15:31
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Grâce à son bellicisme, le peuple français ne va pas lui donner une majorité à l'Assemblée Nationale.Ce Macron est décidément trop dangereux pour la France.

à écrit le 16/06/2022 à 13:40
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L'ultralibéral hyperatlantiste Macron croit gagner des voix avant le second tour des législatives. C'est le contraire qui va arriver. Il va va apparaître pour ce qu'il est, le valet de l'impérialisme yankee!

à écrit le 16/06/2022 à 13:33
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Il a cru revoir Brigitte jeune sur la photo.

à écrit le 16/06/2022 à 13:14
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ajoutons que Macron souhaite encourager la demande d'adhésion de la Moldavie à l'UE (y compris peut-être par un coup de force impliquant l'intégration de la Moldavie à la Roumanie déjà membre ?). Hors, la Moldavie est en situation de guerre civile de...

à écrit le 16/06/2022 à 12:59
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voyage assez hypocrite des trois "réticents" (Allemagne, France, Italie) planifié de longue date (on en parle depuis deux semaines dans la presse). La veille, en Roumaine, Macron a tenu un discours exactement inverse, disant qu'il faudrait négocier a...

le 16/06/2022 à 13:30
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L'Axe Italie ,Roumanie ,Allemagne ?

à écrit le 16/06/2022 à 12:14
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C'est du cinéma pour deux acteurs ratés, sans les médias, ils ne sont rien!

le 16/06/2022 à 13:49
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D'ailleurs ,on peut rappeler que lors de la présidentielle en Ukraine ,la veille Zelensky a eu droit à 19 heures de sa série non-stop sur la chaîne N°2 ukrainienne (le patron étant un ami de Zelensky) .ou il jouait le rôle de ...président .Le lendema...

à écrit le 16/06/2022 à 10:07
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Il n'assume pas de devoir dire et reconnaître que l'Ukraine ne répond à aucun des critères de l'Union Européenne pour y adhérer. Alors, il fait du cinéma... Et ça marche !

à écrit le 16/06/2022 à 9:32
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macron se rend a kiev pour prendre ses ordres de la part de zelensky, rappelons que l' ukraine pays classé 152eme sur 172 dans le classement des pays corrompus. en fait macron va prendre ses ordres aupres de l'oligarque Kolomoisky, patron de zelensk...

à écrit le 16/06/2022 à 9:02
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Macron transforme la France en co-belligérant dans la guerre des USA-OTAN (l'Ukraine étant un proxy US!) contre la Russie. Attention aux conséquences néfastes pour nous! Un seul moyen pour l'arrêter, le 19 juin il faut éliminer ses candidats député...

à écrit le 16/06/2022 à 8:46
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J'espère qu'il a pensé a faire des images et un discours en direct a la hauteur des législatives! Tout le monde sur le pont! ;-)

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