Juncker attend des nouvelles propositions de la Grèce... qui juge "absurdes" celles de la Commission

Par latribune.fr  |   |  509  mots
Le bras de fer continue sur les réformes grecques à mener entre Jean-Claude Juncker et le Premier ministre grec Alexis Tsipras
Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, attend toujours des nouvelles propositions de réformes de la Grèce, il exclut cependant l'hypothèse d'un "Grexit".

Le feuilleton grec continue. Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a déploré ce dimanche 7 juin ne pas avoir reçu de nouvelles propositions de réformes de la Grèce, et a appelé le Premier ministre grec Alexis Tsipras à la lui faire parvenir "dans un futur proche".

"Alexis Tsipras mon ami m'avait promis que d'ici jeudi soir (dernier) il me présenterait une proposition alternative (....). Je n'ai jamais reçu cette proposition alternative" de réformes, a déclaré Jean-Claude Juncker à Elmau, château bavarois qui abrite un sommet du G7.

La Grèce négocie depuis des mois avec la Commission européenne, le FMI et la BCE, qui lui réclament des réformes structurelles en échange de milliards d'euros d'aides financières.

La semaine dernière a vu une navette de propositions grecques et contre-propositions des institutions sur ces fameuses réformes, Jean- Claude Juncker lui-même se mettant à la manoeuvre pour faire avancer les choses alors que les caisses grecques sont vides et que des échéances de remboursement approchent pour Athènes (fin juin).

Mais Alexis Tsipras a rejeté les propositions des institutions comme "absurdes", dimanche dans un entretien au journal Proto Thema son ministre des Finances Yanis Varoufakis les a même jugées "limite insultantes": "Nous avons besoin de réformes, de restructuration de la dette et d'investissement (...) si nous n'avons pas les trois ensemble nous ne signerons pas", a averti le ministre des Finances.

Junker attend de nouvelles propositions de Tsipras

Les institutions de leur côté jugent les engagements d'Athènes insuffisants et réclament une nouvelle liste.

"J'espère que la proposition alternative grecque nous parviendra dans un futur proche", a déclaré Jean-Claude Juncker. "Je voudrais avoir le temps de l'examiner en détails".

Le Luxembourgeois avait refusé hier de prendre au téléphone Alexis Tsipras samedi, en l'absence de progrès. Il s'en est justifié dimanche: "Alexis Tsipras est mon ami, mais des amis doivent observer un minimum de règles".

Juncker contre un "Grexit"

Alexis Tsipras, coincé entre les exigences des institutions et les promesses antiaustérité faites à ses électeurs, s'est entretenu samedi soir avec le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel, hôte du G7. Le duo franco-allemand s'implique lui aussi directement dans le dossier ces derniers jours, pour éviter un défaut de paiement de la Grèce qui pourrait conduire à une sortie de la zone euro, scénario catastrophe pour beaucoup.

"J'exclus la possibilité d'un Grexit parce que je n'en veux pas", a martelé dimanche Jean-Claude Juncker.

"L'Union européenne est prête à aller très loin pour trouver un compromis avec le gouvernement grec", a assuré en parallèle dans un entretien au journal allemand Welt am Sonntag le président du Parlement européen Martin Schulz.

"Je ne peux que mettre en garde le gouvernement grec (...) contre le fait de refuser à nouveau la main tendue. Le temps file et les conséquences en seraient dramatiques", a-t-il ajouté.